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Agriculture

Malgré son potentiel, la Casamance fait face à des pénuries

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Malgré son potentiel, la Casamance fait face à des pénuries

Les faibles récoltes de 2013-2014 ont accentué l'insécurité alimentaire en Casamance, dans le sud du Sénégal, où une longue insurrection et le manque d'investissement ont restreint la production agricole.

Photo - En Casamance, les Sénégalais se lancent dans la pisciculture pour lutter contre la faim

La Casamance est la région agricole la plus riche du Sénégal. Pourtant, la faim y est plus importante que dans les dix régions du pays considérées à risque en matière de sécurité alimentaire. En Casamance, qui compte 1,8 million d'habitants, 37 pour cent des foyers sont confrontés à des pénuries alimentaires, contre 14 pour cent des 13 millions d'habitants de l'ensemble du Sénégal. Selon une évaluation récente de la sécurité alimentaire, dix pour cent des foyers sont aux prises avec une insécurité alimentaire grave.

Malgré sa faible intensité, la rébellion du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), qui a débuté en 1982 a laissé des mines terrestres qui limitent l'accès aux exploitations agricoles. Les zones les plus touchées sont celles de Sindian, dans le nord de la région, et le Sud, près de la frontière avec la Guinée-Bissau. Les champs abandonnés ont été salinisés par l'eau de mer et, selon les fonctionnaires locaux, il est difficile d'estimer la superficie exacte des terres agricoles abandonnées à cause des mines terrestres et de l'insécurité. 

 

La production agricole est également limitée par l'absence de mécanisation à grande échelle et l'inadéquation des intrants agricoles utilisés.

 

« La Casamance était autrefois le grenier du Sénégal, mais le conflit, le changement climatique et la dégradation économique ont conduit à cette situation difficile », a dit Mamadou Konté, directeur régional du développement rural de la Casamance. « Lorsqu'une population a des revenus réguliers, le développement peut vaincre les conflits. Nous espérons pouvoir rapidement développer l'agriculture et retrouver les niveaux de récolte antérieurs. »

 

Les trois districts de la Casamance (Kolda, Sédhiou et Ziguinchor) sont confrontés à des pénuries alimentaires, ont dit des associations humanitaires. Selon l'évaluation de la sécurité alimentaire, la production de céréales sénégalaise a chuté de 12 pour cent la saison dernière par rapport à la saison 2012-2013.

 

« Le produit de nos récoltes ne dure que quatre mois. Nous sommes confrontés à d'énormes problèmes pour tenir le reste de l'année », a dit Daouda Diédhou, secrétaire général d'une association d'agriculteurs de la région casamançaise de Kabiline 2.

 

« Les exploitations agricoles sont plus petites, car les sols se sont salinisés. Nous ne recevons pas assez d'engrais du gouvernement et notre outillage traditionnel dissuade les jeunes de se lancer dans l'agriculture », a-t-il expliqué.

 

Les taux de faim étaient déjà élevés en Casamance, malgré les récoltes relativement bonnes de la saison 2012-2013. Une évaluation alimentaire et nutritionnelle réalisée en juin 2013 par le gouvernement et des agences des Nations Unies a révélé que 67,6 pour cent des foyers étaient en situation d'insécurité alimentaire dans le district de Ziguinchor, 66,9 pour cent dans celui de Sédhiou et 50 pour cent dans celui de Kolda. Les pénuries alimentaires en Casamance sont en outre aggravées par la rébellion qui limite les transports, le commerce et les autres activités socio-économiques.

 

Le gouvernement a mis au point un plan conjoint avec le Programme alimentaire mondial et l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture visant à distribuer de la nourriture et des intrants agricoles aux personnes en proie à des pénuries alimentaires.

 

« La situation en Casamance confronte la communauté humanitaire à un réel dilemme. D'un côté, les besoins sont réels ici, notamment en ce qui concerne l'insécurité alimentaire. De l'autre, nous devons également reconnaître que cette région du Sénégal est bien dotée et ne devrait pas avoir besoin d'une intervention humanitaire », a dit Robert Piper, coordinateur humanitaire régional des Nations Unies pour le Sahel.

 

« Il n'est pas naturel pour nous de monter une opération humanitaire dans un lieu aussi riche et bien doté que la Casamance. Les solutions sont ailleurs », a-t-il dit en faisant référence aux efforts du gouvernement pour négocier une issue pacifique à la rébellion.

 

L'insurrection du MFDC reste de faible ampleur et les hommes armés s'adonnent principalement à des actes de banditisme ou autres violences de ce type. Mais l'insécurité inquiète néanmoins la population. L'année dernière, des opérations de déminage ont été interrompues dans la région lorsque les rebelles ont enlevé une douzaine de démineurs. Plus de la moitié des terrains minés de Casamance ont été nettoyés. 


Des transports couteux

 

Outre l'insurrection, la Casamance est géographiquement isolée du reste du pays. L'itinéraire le plus direct pour se rendre dans la région en partant de Dakar passe par la Gambie, où la traversée en bac du fleuve du même nom n'est pas toujours facile.

 

Peu de vols se rendent à Ziguinchor, la capitale de la Casamance, et contourner le fleuve Gambie par la mer ou la route rallonge le temps de trajet d'une douzaine d'heures.

 

Acheminer des produits vers Dakar en passant par la Gambie a un coût, car cela implique de traverser deux frontières internationales. Selon des Casamançais, les camions sont souvent retardés à l'embarquement du bac, parfois pour plusieurs jours.

 

Pendant ce temps, le gouvernement a alloué un milliard de dollars à un plan visant à atteindre l'autosuffisance alimentaire d'ici 2017. Ce plan met l'accent sur la production de riz, d'arachides et d'oignons, considérés comme les denrées les plus stratégiques pour la population et l'économie. L’Objectif est de produire 1,6 million de tonnes de riz, un million de tonnes d'arachides et 265 000 tonnes d'oignons au cours de trois prochaines années, principalement grâce à une réforme des institutions agricoles, à des aides financières au secteur et à des formations, qui sont déjà en cours.



9 Commentaires

  1. Auteur

    Bien

    En Mai, 2014 (23:27 PM)
    Il faut que ceux qui luttent pour une plus de balkanisation de l'Afrique arrêtent le massacre qui date des temps du parti socialiste PS (1980) car on peut pas battit une région dans la guerre. :sn: 
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  2. Auteur

    Ok

    En Mai, 2014 (23:51 PM)
    La Casamance et Saint Louis devait être les deux endroits Nord et Sud qui devaient nourrir tout le Sénéga.Malheureusement, à Saint Louis la production est faible en fonction de la rentabilité et au Sud Casamance sans la paix et le déminage des terres agricoles personne n'acceptera de s'adonner à l'agriculture au risque de perdre une ou deux jambes.....On connait les problèmes et les solutions sont là.
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    Auteur

    Beug-ta

    En Mai, 2014 (00:15 AM)
    C est vraiment décevant. Au lieu de financer des projets d infrastructures juteux, avec des montages financiers alambiqués sources de détournements ( Wadisme ), d acheter des électeurs ( prostitués politiques ) pour se maintenir au pouvoir, de construire des routes qui mènent seulement chez les marabouts de Keur-serigne-Diw ou de Saré Thierno Mi-Wawa, de financer des Gamous ou Ziarras, de grâce, investissez ces milliers de milliards en casamance et dans la région du fleuve pour atteindre l autosuffisance alimentaire, arrêter la guerre et développer ce pays. Vous aurez un chapître dans le livre d or de ce pays et croyez moi, Allah vous installera demain dans une place de choix au paradis.
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    Auteur

    Atika Idiot

    En Mai, 2014 (00:55 AM)
    Atika est vraiment un IDIOT: il faut absolument l'identifier pour le coffrer
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    Auteur

    A Propos Atika

    En Mai, 2014 (01:14 AM)
    Tu as vraiment raison : ce mec 'Atika' est satanique et je pense que ces gens doivent être recherchés, arrêtés et sévèrement punis (ou soignés car parfois ce sont des tarés à cause de pb psychique. Le manque d'éducation en afrque entraîne ces comportements d'insolence et d'indiscipline et nos peuples sont en train d'agoniser à cause de voyeurisme partout et ce qui conduit aux mouvements sataniques, islamistes de recruter de jeunes africains pour tuer leur prpres père, violer leusr propres mères et soeurs : à moindre échelle ce qui se passe au Nigéria s'est passée et se passent toujours au mali avec la minorité de ces bandits qui y exercent encore et en Casamance où ces rebelles knappent de jeunes filles de 10 ans et des mères pour les violer.

    Tous ceux qui tiennent des propos trop vilents et démaguogues sur les Sites sont des FOUS capables de tout; il faut trouver des moyens de les ficher et de les arrêter pour les mettre en prison ou les soigner.
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    Auteur

    Gregg

    En Mai, 2014 (09:31 AM)
    sans la paix un pays ne peux pas se développer ........
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    Auteur

    Mounos

    En Mai, 2014 (09:56 AM)
    Et si les habitants de cette région du Sénégal n'aspiraient qu'à vivre en paix, et avoir assez de riz, d'huile de palme, du poisson et de la viande de temps en temps pour être très heureux ? Est-ce ce qu'on appelle développement qui rend les Africains heureux ? Les Sénégalais de cette région pourraient être heureux en conservant leurs traditions et leur mode de vie, il faudrait qu'ils aient des hôpitaux et des écoles, que leurs fils soient des médecins et de bons enseignants surtout dans les techniques. Si la Casamance n'est pas auto-suffisante en riz, en légume, en viande, légumes et poissons, ce serait grave, et les racistes diraient à raison que les nègres sont vraiment irrécupérables, parce que cette région est l'une des plus fertile de l'Afrique de l'Ouest !
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    Auteur

    Jokko

    En Mai, 2014 (17:35 PM)
    J'en suis sure et certains ,que les efforts consentis par les rebelles depuis 1982 jusqu'à maintenant dans la guerre , aurait pu avec l'agriculture et d'autres activités développer économiquement la Casamance comme le japon c'est développé après les bombardements américains (Urochima-nagazakie) :up:  :up:  :up:  :up: 

    Waayé aye doméraame laaniou les rebelles ,douniou daara que des fainéants et trafiquants de tous genres  :down:  :down:  :down: 
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    Auteur

    Mounos

    En Mai, 2014 (17:43 PM)
    Je suis fascinée par les danses Diolas ! Quand ils sautillent et frappent le sol avec leurs pieds. Je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas encore inventé des maisons confortables, avec tout le bois qu'ils ont chez-eux et chez leurs cousins MANJACK de la Guinée Bissau ! Leurs maisons sont identiques à la maison d'Aline Sitoé Diatta et mari que trois Français et 5 indigènes(Autochtones) étaient venus cueillir à 10 heures du matin sans que ces braves DIOLAS ne se soient révoltés et tués les éléments envoyés par les Colons !
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