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Economie

Crise financière mondiale : Les familles des émigrés touchées, mais pas coulées

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Crise financière mondiale : Les familles des émigrés touchées, mais pas coulées

Louga est une place forte de l’émigration. Selon les statistiques disponibles au niveau de l'Agence régionale de développement (Ard), le nombre d'émigrés lougatois légalement inscrits avoisine les 3,7 % de la population. Ces derniers investissent beaucoup dans l'immobilier mais aussi dans le petit commerce. Pour autant, la crise mondiale qui a frappé une bonne partie de l'Europe n'a pas épargné nos ‘Modou-Modou’ et le visage de la ville le reflète à certains niveaux.

Selon une étude de la Banque mondiale, les Sénégalais résidant hors du pays ont envoyé à leurs parents restés au pays près de 567 milliards de francs en 2010. Ce qui est un net recul par rapport aux années précédentes. A Louga, plaque tournante de l’émigration, cette situation est durement ressentie par les parents d'émigrés laissés sur place. En effet, les possibilités de soutien des ‘Modou-Modou’ se sont considérablement réduites au fil du temps. Là où il était possible dans le passé d'envoyer des sommes colossales pour l’entretien de la famille, aujourd'hui, l’émigré est confronté à une réalité autrement différente. Par conséquent, l'austérité a pris une bonne place aussi bien au niveau de leurs propres conditions d’existence qu’au niveau des familles laissées au Sénégal. Et ce sont les épouses laissées sur place qui en souffrent le plus. Nd. M. D. est femme d’émigré. Habitant au quartier Montagne avec ses beaux-parents, elle dit regretter amèrement de s'être mariée avec un ‘Modou-Modou’ (émigré). Pour elle, ‘le seul instant de bonheur que j'ai de ce mariage c’était les festivités organisées à l'occasion de notre union, mais à part cela, je n'ai droit qu'à la somme de 20 000 francs par mois que mon mari concède à me donner. A chaque fois que je lui en fais le reproche, il me dit qu'il a des difficultés et qu'il ne peut pas m'envoyer plus que ce montant’. Mais, notre première interlocutrice peut s'estimer heureuse avec ses 20 000 francs obtenus de son mari. Car, la situation que vit Ng. Nd, une autre femme d'émigré est autrement plus difficile.
Après 5 ans de mariage, elle dit n'avoir pas vu son mari vivant en Italie, pas même une seule fois. Et pour cause : celui-ci ne travaille plus et ne peut plus se permettre de venir en vacances au pays. Les fins de mois sont autant de calvaire pour elle, car elle devra se résoudre à emprunter en attendant d'improbables envois de son mari. Aujourd'hui, elle dit traverser des moments très difficiles, même si, ajoutera-t-elle, ‘je ne pense pas divorcer parce que je sais que la situation de mon mari est le résultat de la crise mondiale, je ne lui en veux pas’. Le vieux Habib Sow, père d’émigré, souhaite, quant à lui, que son fils rentre au bercail parce que, dit-il, ‘il est resté un an sans travailler car ayant été déflaté avec d’autres ouvriers africains. C’est pourquoi, je lui ai suggéré de revenir au pays en attendant que la situation s’améliore au lieu de rester là-bas à ne rien faire’. Cependant, il en existe bien des familles d'émigrés jusque-là épargnées par la crise grâce aux investissements réalisés par leurs fils. C’est le cas de Mme Fall pour qui, ‘la crise n’a pas été lourdement ressentie parce que tous mes enfants émigrés travaillent dans des usines italiennes heureusement et ils sont relativement bien payés’.

Le jeune Boubacar Bâ, gérant d’une quincaillerie au centre-ville, pense lui aussi que la crise n’a pas eu des effets néfastes sur ses frères émigrés car ils continuent à envoyer de l’argent et viennent aussi en vacances quand ils le veulent. Pour autant, il est de notoriété publique que les émigrés se font de moins en moins visibles quant ils sont au pays. C’est à peine si on se rend compte de leur présence. Ce qui contraste avec l’image de grands ducs qu’ils renvoyaient aux populations au début des années 90.

Les institutions bancaires sont sauves

On pouvait penser que la crise qui a atteint les limites de l’émigration pouvait avoir une certaine incidence sur les transferts d’argent. Mais, les agents de mutuelles et de banques que nous avons rencontrés, malgré le grand nombre de clients trouvés sur les places visitées, disent presque à l’unanimité que les transferts continuent de plus belle et que les gains enregistrés n’ont pas connu de baisse cette année. Tout juste consent-on à reconnaître à la poste de Louga comme au niveau de certaines banques de la place qu’entre 2008 et 2009, ‘une certaine baisse était notée surtout au niveau des transferts’. Pour autant, ‘cela n’a pas été alarmant’. C’est dire que l’année 2010 est bien pour nos financiers ‘une année de reprise des transferts d’argent et en grande quantité’, explique Mlle Diop, d’une mutuelle de la place. En cette veille de Tabaski la poste de Louga, tout comme les autres institutions bancaires de Louga sont envahies par les populations qui viennent prendre leur ‘mandat’ venant de l’étranger. Et ce n’est pas exagéré de dire, selon notre interlocuteur de la poste, que ‘les émigrés envoient à leurs familles plus de deux milliards de francs Cfa par an’. Une somme qui cadre bien avec le volume d’envois notés par le service de la statistique.



2 Commentaires

  1. Auteur

    Cykari

    En Novembre, 2010 (12:45 PM)
    chèr immigrès faites attention les medias vs pointent troop du doight lègui niou tèk lène ay taxe sène lamègn yi tps yi yeup ak sène beute yi si yène lagn ko tèk douma magoum hamone nako nak magoum wahone nako la  <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/khelou.gif" alt=":khelou:">  
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  2. Auteur

    Agg

    En Novembre, 2010 (20:34 PM)
    bayi lén yakh dér! senegal mo gueun méti fouf
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