Après la concertation nationale sur la gestion des recettes du pétrole et du gaz, le Président du Conseil des entreprises du Sénégal (Cdes) livre son opinion. Face à la presse ce lundi, Babacar Diagne s'est, aussi, exprimé sur la naissance du club des investisseurs sénégalais et craché ses vérités sur la question de la dette publique qui étrangle les entreprises locales.
"La concertation sur le pétrole et le gaz est…"
"C'est une initiative que nous saluons. Mais je pense qu'il aurait été plus intéressant d'élargir le bureau du Cos-Petrogaz à toutes les organisations patronales. Parce que, ceux qui feront le job ce sont les opérateurs économiques. C'est bien d'impliquer la société civile pour qu'il y ait une bonne gouvernance publique, mais le nœud doit être composé d'opérateurs privés. Car, ce sera à eux de mener l'exploitation"
Ce que l'État doit faire
"L'autre volet que je trouve important c'est la distribution des revenus. Le fait de mettre en épargne durant 20 ans 25 % des ressources du pétrole pour les générations futures, n'a pas de sens. Et l'État doit être plus audacieux concernant les appels d'offres qu'on doit lancer pour les blocs restants. Par exemple, faire un Eurobond ou lever des obligations et financer nos propres prospections et forages. Il faut que le gouvernement soit plus audacieux. Le plus grand bénéfice doit revenir aux sénégalais, aux nationaux. Ce qui permettra de financer le développement du Sénégal et non l'émergence du Sénégal."
Éviter de se faire berner
"Il faudra aussi mettre en place un comité qui va auditer toutes les charges d'exploitation. Parce que, c'est là où il y a le plus grand piège. Les entreprises qui ont le contrat (Ndl : les compagnies pétrolières) diront qu'avant l'exploitation, elles ont dépensé plus de 7000 milliards ou 10 000 milliards alors que tel n'a pas été le cas. Il faut que toutes les pièces justificatives des dépenses soient scrutées et validées par l'État du Sénégal. Il faut aussi que le trading soit assuré par des opérateurs sénégalais certifiés. Ce qui permettra de créer des tradeurs en oil, en pétrole et en gaz.
Le patronat sénégalais est un échec
"Le club des investisseurs sénégalais (Cis) est une initiative qui vient à son heure. Et je crois que cela montre l'échec du patronat sénégalais. Le Président de ce club est un champion national. Nous espérons que le Cis va porter le combat de l'ensemble des acteurs du secteur privé national et qu'il aura une démarche inclusive. Sinon ce sera du déjà vu, un patronat bis. Nous comptons sur ce club pour qu'il y ait un changement de paradigme, pour que le patronat sénégalais soit au cœur des affaires et des opportunités pour que nous puissions voir émerger des milliardaires sénégalais.
Le danger de la dette intérieure
"La dette publique plombe la trésorerie des entreprises. Il faut une solution rapide et efficace. Quand la trésorerie des entreprises est plombée, elles ont du mal. Et il n'y aura pas de croissance, pas d'emplois. On ne joue pas avec la dette intérieure et surtout la dette contractée auprès des micros et petites entreprises. Même s'il faut lever des fonds pour les payer il faut le faire parce que cet argent sera réinjecté dans le circuit économique. Il faut que les entreprises soient payées. Le secteur des Btp emploie beaucoup. Si ses entreprises ne sont pas payées, leurs sous-traitants ne seront pas payés. Et c'est toute une chaine qui subira la galère. Donc, il faut impérativement que l'État trouve une solution."
2 Commentaires
Anonyme
En Juin, 2018 (17:57 PM)et si une enquette est mené auprès des sous traitan et fournisseur, on se rendra compte de l'ampleur des dégâts. LOUM a bien raison, ce régime sont des menteurs
Peulhsow
En Juin, 2018 (20:59 PM)Participer à la Discussion