La Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC) a invité samedi, à Ziguinchor (sud), le gouvernement sénégalais et les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) à garantir la reprise du déminage humanitaire pour le bien-être et la sécurité des populations locales.
''Pour le bien-être et la sécurité des
populations, nous demandons solennellement que les deux parties en
conflit garantissent la reprise du déminage humanitaire'', a déclaré sa
présidente Ndèye Marie Thiam, à l'occasion de la célébration de la
Journée mondiale de la paix par cette association regroupant des femmes
de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.
Des autorités administratives, religieuses et coutumières de la région
et la conseillère spéciale pour la Casamance de l'ambassade des
États-Unis à Dakar, Sue Ford Patrick, ont pris part à la manifestation,
organisée en partenariat avec le Programme gouvernance et paix de
l'USAID.
''Nous déplorons l'arrêt du déminage en Casamance qui fait suite à la
prise d'otages des 12 démineurs au mois de mai dernier'', a déclaré la
présidente de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC).
Jérôme Diédhiou, l'un des lieutenants du chef rebelle César Atoute
Badiate, a réitéré, en juillet dernier à Kassolol, en Guinée-Bissau,
l'interdiction faite aux démineurs de dépasser une ligne rouge fixée par
les rebelles, affirmant que "le déminage de la Casamance est tributaire
du retour de la paix".
M. Diédhiou, surnommé Ban Ki-moon, s'exprimait lors de la cérémonie de
remise de neuf otages à l'ONG bissau-guinéenne +Mom Ku Mom+ (Main dans
la main, en créole bissau-guinéen).
"Ils ont dit que tant qu'il n'y a pas de paix, il n'y aura pas de
déminage. Donc, la majeure partie de mes collègues sont des pères, nous
allons être dans la galère", a déclaré Souley Doucouré, un ex-otage et
chef d'équipe à Mechem, l'opérateur sud-africain pour le compte duquel
travaillaient les démineurs.
"Vous avez eu à échanger avec César Atoute. Il n'est pas contre le
déminage. Il a posé des conditions et ce sont ces conditions qu'il faut
négocier pour arriver à un accord permettant justement la poursuite de
ce déminage humanitaire", a expliqué aux démineurs Robert Sagna.
Le président du Comité de réflexion pour la paix en Casamance a fait
savoir que des discussions ont été engagées sur cette question avec
César Atoute Badiate, l'un des chefs d'Atika, l'aile combattante du
MFDC.
Selon lui, "des projets d'accord ont été formulés pour que le déminage humanitaire puisse être poursuivi en Casamance.''
''De notre point de vue, le déminage humanitaire ne peut pas être
subordonné à un accord de paix, car les mines n'attendent pas une
signature pour cesser de faire des victimes'', a martelé Ndèye Marie
Thiam.
Des femmes et des militantes de la Plateforme des femmes pour la paix en
Casamance PFPC) avaient organisé en mai dernier une marche silencieuse à
travers certaines artères de Ziguinchor pour exiger la libération des
12 démineurs.
"Il faut que tous se convainquent que les mines sont une arme redoutable
à bannir dans ce conflit. Leur usage est moralement et humainement
insoutenable, injustifiable", a déclaré la Plateforme des femmes pour la
paix en Casamance.
Selon cette structure, "la seule +ligne rouge+ à ne pas franchir, c'est
la pose des mines ainsi que toute tentative d'enfreindre le déminage de
la Casamance".
1 Commentaires
Atika
En Septembre, 2013 (23:36 PM)Participer à la Discussion