L’autonomisation demande la levée de beaucoup de facteurs, ont estimé ce dimanche les femmes de Kaolack. Réunies dans le cadre d’un forum organisé à l’occasion de la Journée internationale qui leur est consacrée, les Kaolackoises ont déploré les blocages dont elles font face pour accéder aux financements.
«Concernant les 80% du secteur informel au Sénégal, nous sommes les plus représentatives. Malheureusement, on a des blocages pour accéder à des niveaux de financement», à cela s’ajoute selon Mme Gnagna Fall, les textes et lois, les concernant. «Donc, il nous est urgent de connaitre les lois qui régissent ces domaines» a plaidé la dame qui déplore la place qui leur est octroyée dans la société.
«Au niveau de la dimension socioculturelle, dans nos quartiers, dans la communauté, on nous fait croire qu’on joue des seconds rôles. On décide même pour nous des choses nous concernant. Alors qu’on devait à l’origine nous impliquer dans le processus de prise de décision sur des choses qui nous concernent. Pour la dimension sociale, il y a une amélioration, mais il reste beaucoup à faire», a reconnu la conseillère départementale au nom de ses sœurs.
Seulement, indique-t-elle, c’est au niveau de l’implication des femmes dans la gestion des biens de l’Etat que tout foire. «Concernant la politique, la plupart du temps on ne s’engage pas. On est utilisé comme du bétail électoral», regrette-t-elle. S’appuyant sur les dernières données relatives au niveau d’application de la parité, Mme Fall dit avoir relevé un non-respect notoire de la loi. «On ne compte que 64 femmes sur les 150 députés. Donc, On doit être très regardant sur le choix de ceux qui sont élus et éviter de promouvoir ceux qui sont obnubilé par leur ascension politique personnelle. On doit choisir celui qui s’intéresse à l’autonomisation de la femme».
De son avis, un chapelet de facteurs bloquants explique la situation précaire de la femme au Sénégal. Mme Gnagna Fall, Yaye Fatou Diagne et toutes les personnes ressources, organisatrices de cette journée disent estimer «aujourd’hui qu’il y a beaucoup de facteurs bloquants qui résultent de l’analphabétisme des femmes. Avec le maintien des filles à l’école, cela va s’améliorer. Malgré l’alphabétisation, les textes qui régissent les domaines nous concernant ne sont pas assimilés. C’est à l’image du Code des obligations civiles et commerciales, nous les femmes les ignorons le plus souvent. Il nous faut connaitre ces lois pour que nul ne puisse nous barrer la route. Les barrages découlent de ces facteurs», concluent-elles.
Youssoupha Mine, Envoyé special à Kaolack
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