Dans l'alimentation, les textiles ou encore les cosmétiques: les perturbateurs endocriniens (phtalates, bisphénol A, parabènes, etc.) sont partout. Et ils seraient même présents dans l'eau du robinet. C'est la conclusion d'une enquête de l'ONG Générations futures rendue publique jeudi 12. Selon elle, "73,3% des pesticides (ou leurs produits de dégradation) les plus quantifiés dans les eaux de surface en métropole en 2013 sont suspectés d'être des perturbateurs endocriniens". Ce pourcentage est de 53,3% pour les eaux souterraines. Et concernant l'eau du robinet, "50% des pesticides ou produits de dégradation" qui ont conduit à constater une "non conformité" de l'eau en 2014 sont suspectés d'être des PE. Un constat inquiétant puisque ces derniers perturbent le système hormonal et peuvent générer maladies et anomalies.
Pour parvenir à cette conclusion, l'organisation s'est appuyée sur deux enquêtes officielles: un rapport du Commissariat général au développement durable et un autre rendu public en juillet 2016 par le ministère des Affaires sociales et de la Santé. Elle a notamment cherché à savoir si parmi les résidus de pesticides ou les produits de dégradation de ces pesticides mentionnés dans ces enquêtes se trouvaient "des molécules potentiellement perturbatrices du système endocrinien".
Et les résultats sont sans appel: "rapport après rapport, notre association n’a de cesse d’alerter sur l’exposition des populations, tout particulièrement les plus vulnérables, aux perturbateurs endocriniens. Et ce nouveau rapport vient encore démontrer l’urgence à agir et de retirer les pesticides perturbateurs endocriniens du marché!", a déclaré François Veillerette, le directeur de Générations Futures.
La publication de cette analyse intervient alors que l'Union européenne doit se prononcer le 26 janvier prochain sur une définition des perturbateurs endocriniens. "L’UE a l’occasion unique de montrer qu’elle se soucie réellement de la santé de ses concitoyens en proposant des critères réellement protecteurs pour définir les PE", a-t-il ajouté précisant que "ce n’est pas le sens de sa proposition aujourd’hui". "Nous demandons instamment à tous les gouvernements nationaux d’exiger de la Commission européenne une proposition réellement sérieuse avec un niveau de preuve exigé raisonnable et sans dérogations permettant ainsi d’exclure les pesticides suspectés PE", a-t-il conclut.
3 Commentaires
Lougatois
En Janvier, 2017 (20:05 PM)Buur Basen
En Janvier, 2017 (06:52 AM)Anonyme
En Janvier, 2017 (09:58 AM)Il n’y a pas que dans l’eau ! Ces substances chimiques perturbatrices hormonales sont utilisées très couramment dans les détergents, matières plastiques, cosmétiques, textiles, peintures, colles, conservateurs, pesticides, emballages …
voir : La prévention des risques des perturbateurs endocriniens : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=69&dossid=507
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