À la création du collège de Sindina dans le département de Sédhiou en 2010, sur les 213 inscrits, il y avait 106 filles. Au bout de quatre ans, seules 10 ont achevé le cycle. Soit un taux de réussite de 9.43%. 96 filles ont donc abandonné pour des raisons de grossesses non désirées ou de mariages forcés.
Une situation alarmante qui a amené l'association Gabou qui œuvre dans le développement à lancer, ce vendredi, un programme de lutte contre les grossesses non désirées, les mariages précoces et les abandons scolaires. Il s'agit, selon Moussa Dramé, président de l'association Le Gabou, d'un programme d'activités à dérouler pendant un an, en partenariat avec la fondation Osiwa autour d'un certain nombre d'activités de sensibilisation pour amener les communautés à changer de pratiques de comportements visant à éliminer le fléau des grossesses et mariages précoces qui freinent le développement socio économique de la région. "Le leadership féminin est un intrant de taille pour tout développement", a dit Moussa Dramé à ce sujet.
Mais, conscient que la tâche ne sera pas facile, Moussa Dramé compte sur la synergie de tous les acteurs déjà sur le terrain ou qui devront y venir grossir les rangs de ceux qui luttent pour l'épanouissement de la jeune fille.
L'inspecteur d'académie, Cheikh Faye : "nous appuyons ce programme eu égard à sa pertinence dans le contexte actuel du système éducatif marqué au niveau régional par des tendances un peu inquiétantes relatives aux abandons scolaires surtout des filles dus aux grossesses et mariages grossesses".
Pour réussir ce pari, dira l'inspecteur d'académie, il faut "maintenir un système permanent de sensibilisation, d'informations et de formation aussi bien auprès des élèves que de l'ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre ce phénomène".
Il s'agit là, pense-t-il, d'un programme pertinent parce que multisectoriel en ce qu'il implique les élèves et les jeunes hors du système et multi acteurs et interpelle les agents de santé de justice, de l'éducation et les parents d'élèves.
Quant au préfet du département, Madiaw Kandji, représentant le chef de l'exécutif régional, ce programme constitue une fierté parce qu'il s'agit d'une association locale qui est en train de porter un combat majeur. Ce programme, poursuit-il, donne un sentiment d'espoir car si on permet à la fille d'aller à l'école et d'y réussir, demain, le leadership féminin peut être une heureuse réalité à Sédhiou.
1 Commentaires
Azil
En Septembre, 2017 (17:16 PM)Participer à la Discussion