L’ancien manageur de l’OM continue d’asséner ses vérités sur l’affaire des quotas de joueurs d’origine africaine ou arabe. Pape Diouf continue de croire que la France est raciste : il donne l’exemple des tirailleurs de Thiaroye. « Quand on n’a plus eu besoin d’eux, on s’en est séparé », rappelle-t-il avant d’évoquer le cas Moussa Sow qui, avant qu’il ne signe à Lille, n’intéressait aucun grand club français. Il a fallu qu’il ait décidé de porter le maillot de son pays d’origine...
L’affaire des quotas évoqués lors d’une réunion de la Direction technique nationale le 8 novembre dernier a-t-elle des relents de racisme? ?
À mon sens, cette affaire n’est qu’un prétexte. Mediapart – même si l’on peut discuter des méthodes utilisées – a révélé quelque chose de beaucoup plus profond, que l’on cachait, par commodité ou par désintérêt. Sans aller jusqu’à parler de racisme, on peut évoquer un football français qui exclut, qui fait le tri. C’est le reflet de la société, et cela me désole.
Pourtant, on ne peut pas dire que les Noirs ou les Arabes ne soient pas représentés dans les équipes professionnelles françaises. Sans parler des Sud-Américains ou des joueurs d’Europe de l’Est…
Jusqu’au moment où on fera comprendre aux joueurs issus de la diversité qu’on n’a plus besoin d’eux? ? Dans l’armée française, il y avait des tirailleurs sénégalais pour combattre l’ennemi nazi. Et quand on n’a plus eu besoin d’eux, on s’en est séparé. Sur les terrains, il y a des Noirs et des Arabes. Mais ailleurs? ? Dans les staffs techniques? ? Les cas de Jean Tigana et d’Antoine Kombouaré [le premier, Français d’origine malienne, entraîne Bordeaux? ; le second, né en Nouvelle-Calédonie, entraîne le Paris Saint-Germain (PSG), NDLR] sont assez récents. L’absence de diversité dans les instances dirigeantes, dans les commissions et dans les secteurs administratifs est évidente. On ne peut pas la nier.
N’avez-vous pas dirigé l’OM? ?
[Il rit.] J’étais l’anomalie sympathique, mais une anomalie? ! En ce qui me concerne, on ne peut parler d’une quelconque frustration, car j’ai été président du meilleur club français pendant cinq ans. Parfois, j’avais l’impression qu’on se demandait ce que je faisais là. Cette situation, on peut l’étendre à d’autres secteurs. Combien de Français issus de la diversité sont à la tête d’une grande entreprise ou d’un ministère régalien? ?
Vous auriez pu vous en émouvoir un peu plus tôt…
Mais à quoi bon? ? Tout est joué d’avance. Pour un Arabe ou un Noir, faire partie des instances dirigeantes du football français, ce n’est pas possible. Alors, ils n’essaient même pas d’aller plus loin. Et pour les entraîneurs? ? Quand on parle de Marcel Desailly comme possible entraîneur, c’est du Ghana, mais pas en France.
Les quotas évoqués lors de cette réunion de 2010 faisaient clairement référence aux joueurs binationaux, susceptibles de rejoindre leur sélection d’origine après avoir été formés en France.
Les binationaux, c’est un prétexte. Pendant longtemps, on a formé des joueurs dans le seul but d’en faire de futurs internationaux français et de leur fermer les portes d’autres sélections. Mais avec les nouvelles réglementations de la Fifa, la donne a changé. Les binationaux veulent avant tout jouer pour la France. Maintenant, s’ils ne sont pas retenus, pourquoi les empêcher de jouer pour le Mali, l’Algérie ou le Sénégal? ? Soyons honnêtes? : parmi les dix-huit binationaux qui jouent aujourd’hui pour l’Algérie, combien auraient pu espérer être retenus en équipe de France? ? En ce moment, on parle de Moussa Sow [qui a gagné l’Euro 2005 des moins de 19 ans avec la France, NDLR], parce qu’il est le meilleur buteur de Ligue 1 avec Lille et qu’il a décidé de jouer pour le Sénégal. Avoir des regrets a posteriori, c’est facile. Mais qui voulait de lui, quand il était libre, avant qu’il ne signe à Lille en juin 2010? ? [Il jouait alors à Rennes.] Ni Lyon, ni Marseille, ni le PSG ne se sont précipités pour l’avoir.
Alou Diarra, qui joue en équipe de France, soutient Laurent Blanc…
Pour moi, Blanc n’est pas raciste. Il a juste été maladroit, et je ne demande pas sa démission. Diarra, quant à lui, a dit qu’il n’aurait jamais joué pour le Mali… Je n’en suis pas si sûr. Car s’il n’avait pas été appelé par les Bleus, et que le Mali avait tenté de le sélectionner pour une CAN [Coupe d’Afrique des nations] ou une Coupe du monde, il y serait allé en stop? !
Cette affaire peut-elle faire évoluer les choses dans le sens que vous souhaitez? ?
Je l’espère, car le conformisme est l’une des valeurs les plus partagées dans le football. Il faut que cela change. Cette France du football me fait penser à celle qui ferme ses frontières aux jeunes Tunisiens.
Interview réalisée par Jeuneafrique.com
Le chapeau est de Ferloo.com
12 Commentaires
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En Mai, 2011 (18:38 PM)Szrigne Gaye
En Mai, 2011 (18:42 PM)Maiz
En Mai, 2011 (18:45 PM)Hurricane
En Mai, 2011 (18:49 PM)Nasser
En Mai, 2011 (19:00 PM)Papejeanpaul2
En Mai, 2011 (19:02 PM)Toure
En Mai, 2011 (19:20 PM)Undefined
En Mai, 2011 (19:25 PM)Willy
En Mai, 2011 (19:29 PM)Doss
En Mai, 2011 (00:47 AM)Undefined
En Mai, 2011 (09:17 AM)Mistermeth
En Mai, 2011 (11:51 AM)et franchement vous le mieux placer pour en parler
c bon de dire ce qu on pense en toute franchise
et mon avis diarra il sait que s il dit du mal a blanc il sera jamais selectionner ca tout le monde le sait aussi
mais il ne devait pas faire le malin a moins qu il ne soit pas la copie de dog gyneco ou rama yade
si blanc a pu dire ca pour moi s était un raciste qui faisait semblant de ne pas l être
et ce jour la son intérieur a pris le dessus pour dévoiler ce qu il est réellement
Blanc qu il quitte ne quitte pas on s en fou
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