Un célèbre blogueur russe, Anton Nossik, a été condamné lundi à une lourde amende de 500 000 roubles (soit 7 000 euros) pour extrémisme, un an après son appel à Vladimir Poutine à « rayer la Syrie de la carte ».
« Anton Nossik a été reconnu coupable du crime prévu par l'article 282 (incitation à la haine ou à l'animosité et au non-respect de la dignité humaine) et condamné à une amende de 500 000 roubles » (7 000 euros), a indiqué la porte-parole du tribunal Presnenski de Moscou, Anastasia Pylina.
Le procureur avait demandé deux ans de détention pour ce blogueur de 50 ans, très populaire en Russie, qui avait publié son texte le 1er octobre 2015, au lendemain du début officiel de l'opération militaire russe en Syrie en soutien au régime de Damas.
Dans ce texte intitulé « Rayer la Syrie de la carte », il « saluait chaleureusement » le début des frappes aériennes russes, estimant que la Syrie était « un ennemi militaire réel » d'Israël et méritait bien d'être bombardée.
Une « opinion personnelle »
Anton Nossik a vécu en Israël entre 1990 et 1997 et possède depuis la double citoyenneté russe et israélienne. « Anton Nossik est la première personne à avoir été accusée du crime d'avoir soutenu ouvertement Vladimir Poutine », a ironisé son défenseur Sergueï Badamchine sur le site openrussia.org.
Le blogueur, qui ne se reconnaît pas coupable et estime avoir émis une « opinion personnelle », a indiqué qu'il ferait appel de ce jugement.
La décision du Kremlin d'envoyer bombardiers, hélicoptères et missiles de croisière en soutien à l'armée du président syrien Bachar al-Assad, n'a provoqué ni débat public ni protestation en Russie.
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