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Cayar : L’exploitation du pétrole va impacter les activités de pêche

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Cayar : L’exploitation du pétrole va impacter les activités de pêche

Un des premiers ports de pêche du Sénégal, Cayar dans le département de Thiès, retient son souffle. La pêche et le maraîchage demeurent les principales activités des populations. La découverte de pétrole et de gaz, dont le démarrage de l’exploitation est imminent, devrait impacter les populations qui tirent leurs principales ressources de ces activités, la pêche notamment. Un sujet qui préoccupe les forces vives de Cayar regroupées autour du Collège d’alerte, de veille et d’action de Cayar (Covaac).

La question a donné lieu à un forum communautaire sur les «Impacts et opportunités» de l’exploitation du gaz, tenu samedi dans la localité et présidé par le sous-préfet de Keur Moussa, Makhtar Mbengue. A l’initiative de la coalition «Publiez ce que vous payez» (Amnesty, Ong la Lumière, le Forum civil, la Raddho, Ondh, Enda et le réseau Papom), très active sur la gouvernance des ressources minérales au Sénégal, les populations ont été conviées à des moments d’échanges pour dégager les voies et moyens d’anticiper sur l’exploitation des ressources minérales et leur impact aussi bien sur l’environnement que sur les activités de pêche.

«Ce sont des ressources qui appartiennent à la nation»

«Pour le cas du pétrole, aujourd’hui, Cayar est dans une posture d’attente et c’est légitime. Cayar était connue pour la pêche. Si le pétrole et le gaz sont bien gérés, cela peut être une bénédiction pour Cayar et pour le pays entier», pense le membre du comité national Itie Sénégal, Abdou Aziz Diop, coordonnateur du Forum civil à Thiès. Un avis partagé par Demba Diouf, représentant du réseau des Personnes impactées par les opérations minières (Papom), à Darou Khoudoss dans le département de Tivaouane. Ce dernier a invité les populations, les jeunes notamment, à constituer des Gie, à se former et se doter de compétences pour capter les marchés de la sous-traitance, entre autres retombées de l’exploitation dont pourrait bénéficier leur localité.

La question de la Rse (responsabilité sociétale des entreprises) a également interpellé les différents intervenants à ce forum. Elle est jugée très faible et dépend du bon vouloir des entreprises. Ces dernières ont été invitées à plus d’investissement dans les localités où elles opèrent. «Pour la plupart, ces grandes entreprises ont leur siège social à Dakar et tous ces milliards dont on parle, profitent à la mairie de Dakar», estime Demba Diouf citant l’exemple de  «Tobène power» qui a son siège social à Taiba Ndiaye et qui verse annuellement à cette commune, 700 millions Cfa. D’autres entreprises vont y ériger leur siège social. Le budget communal de cette année est d’un milliard», ajoute-t-il.

«Les populations vont subir les contre-coûts de l’exploitation»

«Nous avons un rôle de veille et d’alerte, mais nous développons aussi une approche prospective. C’est le moment de poser le débat, un débat public informé. Parce que ce sont des ressources qui appartiennent à la nation, au peuple sénégalais», explique Abdou Aziz Diop qui reste optimiste toutefois, quant à l’exploitation judicieuse de ces ressources.

La pêche va reculer

Chargé des ressources du Covac et coordonnateur de Cayar développement durable démocratique (Cayar 3D), Abdoulaye Guèye porte la voix des populations qui seront impactées. «Nous avons attendu que le débat politique et passionné s’estompe pour ouvrir une troisième voie, celle des populations concernées, qui devraient subi les contre-coûts de l’exploitation», dit-il.

Ce que réclame le coordonnateur de Cayar 3D, c’est «Un mieux-vivre. Nous sommes dans une position de prospérité avec la pêche. Nous attendons que l’énergie qui est découverte sur nos côtes vienne apporter un plus au développement local. S’il y a exploitation du gaz, certainement il y aura un effritement des bénéfices, de l’argent généré et la pêche va reculer, il y a aussi la disparition des ressources (halieutiques : ndlr) qui va impacter négativement sur toute la chaine de valeur», explique-t-il, redoutant aussi la pollution qui émanera de l’exploitation du gaz et du pétrole de Cayar.

«Du transport à la transformation du produit de pêche, les impacts seront négatifs. Egalement du point de vue de l’environnement. C’est nous qui allons humer cet air pollué alors que nous sommes venus vivre à côté de la mer. Nous sommes dans une logique d’anticipation», alerte-t-il, invitant ses pairs à s’organiser, à constituer des Gie pour saisir les opportunités afin de «restructurer le tissu économique et donc capter les bénéfices générés par l’exploitation du pétrole».

Quid de la transparence dans la gestion des ressources minérales au Sénégal ? 

A Cayar, les populations ont bien en mémoire la situation qui prévaut à Kédougou où l’exploitation de l’or fait des victimes du côté des personnes impactées. 

Pour que les populations puissent bénéficier de ces ressources, Il faut, préconise Abdou Aziz Diop, «la transparence dans toute la chaîne de valeurs, depuis l’octroi des contrats, des licences, des conventions, que cela se fasse dans la transparence. Et l’exploitation responsable, respectueuse des droits des communautés, des droits humains, des droits des populations impactées. Et enfin, la répartition équitable des revenus générés par les ressources minérales».

Un secteur dont la contribution globale, souligne le rapport Itie de 2014, est de 117 milliards (dont 49 milliards constitués au paiement exceptionnel d’Arcelor Mittal sur le contentieux avec l’Etat du Sénégal). En somme, 101 milliards du secteur minier retraçables dans le budget de l’Etat, et 8 milliards du secteur des hydrocarbures, rappelle Aziz Diop.

Les ressources minérales d’une manière générale, c’est 0,22% de la population active. 6271 emplois sur l’étendue du territoire, «ce qui veut dire que nous ne sommes pas encore un pays minier ni pétrolier ni gazier», insiste le coordonnateur du Forum civil à Thiès.

Thiès, première région minière

Enfin, pour que les ressources de Cayar puissent profiter à tous, il faut mettre l’accent sur le «Local content», à savoir la création de Pme et de Pmi locales autour de la mine ou de la plateforme, qu’il puisse générer des emplois locaux, de la sous-traitance locale. Des emplois qualifiants, que les jeunes soient formés, en clair, des conventions locales de développement, préconise la coalition.

Car, avec le démarrage des activités, «un périmètre sera établi et la pêche sera interdite à plusieurs endroits. Cela aura forcément un impact sur les personnes qui vivent de l’activité de pêche», souligne pour sa part, Omar Diallo, chargé des programmes de la coalition, de l’antenne régionale de Dakar.

Thiès, la première région minière en termes d’implantation, a contribué à hauteur de 19 milliards 85 millions, Kédougou 13 milliards, Dakar 21 milliards, une contribution encore faible, selon toujours le rapport Itie 2014.
Le 23 février dernier, Bp (British Petrolium) a annoncé avoir acquis, avec l’approbation du gouvernement sénégalais, près de 50% de l’entité sénégalaise de Kosmos energy qui détient une participation de  65 % dans les Blocs de Cayar Offshore Profond et de Saint-Louis Offshore Profond, au large du Sénégal.

Revoir des extraits du point de presse de la coalition.....

 

..... et du Chargé des ressources du Covaac:

?



3 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Février, 2017 (23:57 PM)
    Vous etes des escros.Vous ferez mieux d'aller travailler.
    Top Banner
  2. Auteur

    Anonyme

    En Février, 2017 (09:02 AM)
    T o p s t o c k

    T o p s t o c k est une application mobile de gestion de stock et de facturation.

    Elle est créée par un sénégalais. Téléchargez, commentez et notez la sur play store.

    T o p s t o c k est une fierté sénégalaise

    Merci d'avance
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    Auteur

    Anonyme

    En Février, 2017 (13:36 PM)
    Si l'exploitation des Blocs de Cayar Offshore Profond et de Saint-Louis Offshore Profond se fait réellement AU LARGE, je ne vois pas comment les populations de Cayar, et notamment les jeunes, pourront-ils capter les marchés de la sous-traitance de l'économie pétrolière? Le pétrole étant profond, il en sera de même des plateformes ! Est-ce que les sociétés d'exploitation auront besoin d'entreprises basées à Cayar pour des prestations ? Je ne le pense pas: tout se fera avec la société locale basée à Dakar, celle-là même qu'on disait appartenir à Aliou SALL.

    Par contre, les Cayarois vont subir la pollution dans la zone côtère... avec comme conséquence une raré faction du poisson ! Menaces donc sur le thiébou Dieunne ! Et comme les pétroliers seront couverts (corruption oblige car on est au Sénégal), bonjour aux dégâts pour plusieurs années !!!!

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