
Le bilan des affrontements ayant opposé depuis hier les partisans et les opposants du président égyptien déchu Mohamed Morsi et avec les forces de l’ordre a été révisé à la hausse pour atteindre 36 morts et plus de 1.000 blessés, a-t-on appris de sources concordantes samedi au Caire.
Les violences avaient commencé après la mort de 3 partisans de M. Morsi par des policiers devant une garnison de la Grande république au Caire où était supposé détenu le président déchu.
Les plus violents accrochages ont eu lieu à Alexandrie, deuxième grande ville d'Egypte, où 12 personnes sont mortes et plus de 200 ont été blessées. La plupart des atteintes étaient dues à tirs de balles réelles et de balles blanches, selon le président de l'Institution des secours, Mohamed Sultane, cité par l'agence de presse officielle MENA.
Les forces de l'ordre ont également utilisé un grand nombre de grenades de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants pro et anti Morsi.
Des centaines de militants de la confrérie des Frères musulmans étaient descendus dans la rue vendredi, suite à l'appel du guide suprême de la confrérie, Mohamed Badii, pour exiger le retour dans son poste de M. Morsi, évincé mercredi par l'Armée.
« Morsi reviendra à la Présidence sur nos épaules », a clamé M. Badii au milieu des militants qui manifestaient Place Rabia Al-Adaouiya, au Caire, scandant le slogan « Ö révolutionnaires libres, nous parachèverons le processus », répété par les masses enflammées.
M. Badii a aussi critiqué le soutien apporté au renversement de Morsi par l'imam de la mosquée Al-Azhar, plus haute autorité de l'Islam sunnite en Egypte, et le patriarche de l'église copte. Pour lui, les deux hommes ne représentent pas la totalité des musulmans et des coptes.
Le guide suprême des Frères musulmans a toutefois offert de dialoguer avec l'Armée si elle ramenait M. Morsi dans sa fonction.
Pendant ce temps, les autorités égyptiennes ont fait arrêter vendredi le très influent Khayratt Achater, premier adjoint de M. Badii.
Dans le même contexte, le président égyptien intérimaire, le juge Adli Mansour, président de la Cour constitutionnelle, a dissous vendredi le Conseil de la Choura (chambre haute du Parlement).
Sur le terrain, un calme précaire prévaut samedi dans les grandes places d'Egypte, mais la détermination des deux camps à prendre le dessus dans les batailles de la rue risque de déclencher bien de nouveaux rounds de violences.
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