Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, l’ANC, a déclenché une polémique en exigeant le retrait d’une exposition d’un tableau caricaturant le président Jacob Zuma en Lénine, et le sexe à l’air, rapporte le site 3news.com
L’œuvre, baptisée "The Spear" ("La lance"), est une référence à l’ANC, dont le logo est une lance et dont la branche militaire s’appelait Umkhonto weSizwe (Lance de la nation). Elle est actuellement exposée dans l’une des principales galeries de Johannesburg, la Goodman Gallery, dans le cadre d’une exposition consacrée à l’artiste sud-africain Brett Murray et intitulée ’Hail To the Thief’.
Le titre de l’exposition, jeu de mot entre l’expression "Gloire au chef" et "Gloire au voleur", est là encore une allusion aux affaires de corruption qui frappent l’ANC, au pouvoir depuis 1994. Les visiteurs peuvent ainsi acheter des posters représentant le logo officiel de l’ANC avec la mention, au choix, "A vendre" ou "Vendu".
Le tableau "The Spear", lui, fait explicitement référence à la vie sexuelle du président Jacob Zuma, qui est actuellement marié à quatre femmes dont il a eu 21 enfants. En 2006, le chef de l’Etat sud-africain avait également été blanchi d’accusations de viol.
Mais l’affaire avait marqué les esprits au point qu’un caricaturiste, signant sous le nom de Zapiro, avait déclenché une polémique en le représentant prêt à violer une femme, symbole du système judiciaire, maintenue au sol par des membres de l’ANC.
Le parti du président s’est dit indigné par cette exposition et a averti qu’il avait demandé à ses avocats d’étudier les recours possibles
L’image et la dignité de notre président, en tant que président de l’ANC, président de la République et être humain, est abîmée par cette soi-disant oeuvre d’art de Brett Murray à la Goodman Gallery. Nous avons demandé à nos avocats de saisir les tribunaux pour contraindre Brett Murray et la Goodman Gallery de décrocher le portrait et de le retirer de son site internet, et aussi de détruire tout le matériel promotionnel"
La présidence de la République s’est elle-même exprimée sur l’affaire en se disant "stupéfaite de la manière grossière et blessante avec laquelle cet artiste dénigre la personne et la fonction de président de la République d’Afrique du Sud". Si le chef de l’Etat dit reconnaître le droit à la liberté d’expression, il estime que "personne n’a le droit de violer la dignité et des droits des autres en exerçant ses propres" droits.L’objet du scandale a de son côté déjà trouvé acquéreur, un collectionneur allemand, pour la somme de 12.900 euros.
Nouvelobs
1 Commentaires
Kunta Xoi Zoulou
En Mai, 2012 (17:45 PM)Participer à la Discussion