
Un attentat-suicide à la voiture piégée a été commis hier, jeudi 16 juin 2011, à Abuja, contre le QG de la police fédérale faisant au moins deux morts : le conducteur du véhicule qui transportait la charge explosive et un policier qui l’avait arrêté à un poste de contrôle.
L’attentat a été revendiqué ce vendredi 17 juin 2011 par le groupe islamiste radical nigérian Boko Haram et c’est la première fois que cette secte islamiste revendique un attentat aussi loin de sa base dans l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigéria.
Dans un message rédigé en Haoussa et diffusé dans la ville de Maiduguri - fief présumé du mouvement Boko Haram - dans le nord est du Nigeria, le groupe affirme qu’il visait le chef de la police fédérale nigériane. C’est le Daily Trust, un journal largement lu dans le nord à majorité musulmane, qui a publié le communiqué signé d'Abou Zaid,
porte-parole de Boko Haram.
Le texte indique que la cible était « l’Inspecteur général de la police, Hafiz Ringim » et explique également que le chef de la police a récemment tenu « des propos irréfléchis affirmant qu’il allait nous écraser en quelques jours ».
C’est la première fois que le groupe radical revendique une attaque aussi loin de son fief. C’est un vrai défi qui est ainsi lancé aux autorités, histoire de montrer qu’ils peuvent frapper n’importe où et n’importe quand.
Apparemment, la secte islamiste n'a pas apprécié les menaces du chef de la police, cette semaine, qui a déclaré que les jours de Boko Haram étaient comptés. De leur côté, les islamistes ont d'ailleurs , et par la même occasion, rejeté l'offre de dialogue lancée par les autorités.
Les choses semblent donc loin de s'apaiser avec Boko Haram, une secte islamiste radicale, responsable de plusieurs ataques qui ensanglantent le nord-est du pays. Par ailleurs, le mouvement se réclame des talibans afghans et a lancé en 2009 une insurrection qui a été violemment réprimée par une opération militaire faisant des centaines de morts.
Au micro de RFI, Kunlé Amuwo, chercheur, spécialiste du Nigéria à International Crisis Group, le vrai problème maintenant, c'est le nouveau défi posé au président nouvellement élu, Goodluck Jonathan, par le Boko Haram. D'autant plus que, sur le front sud, les militants séparatistes du delat du Niger (le MEND notamment) se sont quelque peu calmés.
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