En Côte d'Ivoire, le bras de fer continue entre le gouvernement et les producteurs de café. Un syndicat agricole revendiquant 57 000 membres de la filière maintient le mouvement de grève lancé il y a tout juste une semaine. En cause : le blocage au port autonome d'Abidjan de plusieurs tonnes de café, en attente d'exportation depuis près de deux mois.
C'est une file de dizaines de camions qui borde l'entrée du port autonome d'Abidjan. Les chauffeurs viennent des quatre coins du pays, transportant 40 tonnes de café chacun. Mais cela fait bientôt deux mois qu'ils dorment à l'ombre de leur poids lourd, en attendant enfin l'autorisation de décharger. « On est là, ça ne décharge pas, déplore l'un d'eux. Tout le temps on nous dit "demain ça va aller". Bientôt un mois et demi qu'on est là, nous dormons dans la poussière. Tout va mal ! »
Les producteurs craignent de voir se répéter le scénario de l'an dernier, quand des tonnes de cacao étaient aussi bloquées au port, à cause de la conjoncture internationale défavorable. A l'époque, les chauffeurs étaient restés bloqués pendant quatre mois. « On a vendu à perte. On n'a pas pu payer tous nos paysans, donc on a des difficultés aujourd'hui », poursuit le chauffeur.
Absence de dialogue
Mais c'est surtout l'absence de dialogue avec le gouvernement que regrette le Syndicat national agricole pour le progrès qui a appelé à la grève. Son président Moussa Koné dénonce l'attitude du Conseil café-cacao, le gendarme de la filière : « Les gestionnaires qui sont à la charge de régulariser, de commercialiser et de stabiliser doivent nous dire ce qui ne va pas ! Nous allons continuer de mettre la pression et de dénoncer jusqu'à ce que le dernier camion soit déchargé. »
De son côté, le Conseil, qui n'a pas souhaité répondre aux sollicitations de RFI, s'est contenté d'un communiqué expliquant que le blocage est seulement dû à un manque de navires disponibles. Le syndicat lui répond en appelant à une manifestation ce lundi 19 mars à Abidjan.
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