
L’écrivain et journaliste Boubacar Boris Diop s’est prononcé sur la situation au Mali. Exprimant certaines réserves sur Serval, du nom de l’opération française dans le nord du pays occupé par les jihadistes, Boubacar Boris Diop semble ramer à contre-courant de certains intellectuels qui cautionnent et justifient la « guerre » de la France contre les groupes islamistes dans le Sahara. « Les interventions françaises en Afrique ont toujours été faites avec une certaine désinvolture, presque sans y penser, alors que celle-ci (Serval: ndlr), ponctuée de conseils de guerre, à l’Elysée, a été conçue comme un grand spectacle médiatique », a d’emblée condamné l’écrivain, dans les colonnes du journal Le Pays.
Non sans évoquer « la précipitation peu glorieuse de Paris à se retirer d’Afghanistan ». Boris Diop d’indiquer que la France, François Hollande en particulier, « ne pouvait pas rater une si belle occasion de se refaire une santé », avec l’intervention au Mali des forces françaises.
« La chute de Konna, c’est le moment où Paris, qui ne perd jamais de vue ses otages et l’uranium d’Areva, comprend que ses intérêts et sa position dans la région sont gravement menacés », fait-il remarquer. Car « au Niger, on ne veut prendre aucun risque à cause d’Areva », ajoute l’écrivain. « Il suffit, dit-il, de faire un tour dans les archives de France 24 et de Rfi pour voir que le Mnla en particulier a été créé de toute pièce par les services de Sarkozy. Ces stratèges savaient très bien que cela allait se traduire par l’effondrement de l’Etat malien et la partition de son territoire ». « Dans cette affaire, la France est clairement dans le rôle du pompier pyromane. Tout laisse croire qu’elle va défaire les jihadistes, mais sa victoire coûtera aux Maliens leur Etat et leur honneur », a prévenu le journaliste-écrivain.
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