Au moins 600 citoyens congolais affirment avoir été arnaqués par le Crédit mutuel d’Afrique (Cremaf), un établissement de microfinance ayant emprunté le même nom que celui accrédité par l’État en 2013. Explications et témoignages.
Cet établissement a opéré entre mai et août 2021. Il garantissait un bénéfice de 200% de l’épargne déposée au bout de 78 jours. Les plaignants réclament plus de 200 millions de francs CFA, soit plus de 304 000 euros. Mais l’établissement de microcrédit n’est plus en mesure de rembourser.
Virginie, 54 ans, mariée à un fonctionnaire retraité, a déposé ses économies au Crédit mutuel d’Afrique. Rassurée par l’agrément de la Commission bancaire d’Afrique centrale et par les agents de sécurité postés devant l’établissement, elle y va les yeux fermés. Mais depuis plus d’un mois, elle constate qu’elle a été arnaquée.
« Il y a mon mari, mon fils et moi : nous avons plus de 2,6 millions de francs CFA d'épargne et on n’a rien eu au retour, s'insurge Virginie. On nous a menés en bateau. Il y a beaucoup d’histoires dedans. Finalement, nous pleurons aujourd’hui notre argent. Je suis victime. Je suis vraiment en colère. »
« Le directeur de l’établissement se retrouve dans les geôles de la DGST »
Destin Ngoma, 26 ans, économiste et formateur en gestion d’entreprise, n’a pas vu le coup venir : « Je réclame en capital investi 1,5 million de francs CFA. Aujourd’hui, on est presque à un mois sans paiement. Et le directeur de l’établissement se retrouve dans les geôles de la DGST [Direction générale de surveillance du territoire, service de renseignements, NDLR]. On ne sait pas aujourd’hui à quel saint se vouer. »
Fabrice Itoua, commerçant, pensait pouvoir doubler sa mise : « Je revendique près de quatre millions de francs CFA comme investissement brut, sans compter le rendement ou bénéfice. Nous sommes en difficulté avec cette microfinance. On ne sait pas quoi dire. »
Les épargnants arnaqués attendent de pouvoir récupérer leur argent, avec l’appui des autorités.
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