Selon nos sources, les responsables du Front pour la sauvegarde de la démocratie et de la république (FDR) ont décidé de ne pas participer à la convention nationale instruite par le Capitaine Sanogo du CNRDRE. La junte et son chef déclarent être en possession de dossiers incriminant des responsables du FDR qui doivent alors accepter cette convention au risque d’être de facto déclarés comme des ennemis de la république, donc passibles de poursuites judicaires Mais ce chantage de « l’homme fort de Kati » ne trouble guère les gens du FDR qui sont décidés de le braver et attendent qu’il mette sa « machine de répression » en branle. Toujours concernant cette convention, certaines personnalités auraient été victimes de chantages assortis de menace téléphoniques venant d’individus en mal d’inspiration. Autant dire que le Capitaine est décidé à passer par tous les moyens (menaces, intimidations…) pour que sa convention nationale ait lieu. Moins d’une semaine seulement avant la date fatidique du 22 mai, on en sait davantage sur les raisons qui ont finalement conduit les responsables du FDR à renoncer à cette convention nationale qui tient tant le Capitaine Sanogo à cœur. Comme il fallait s’y attendre, ce sont les faucons qui, à l’origine de la pression, ont menacé les responsables de ce Front : si jamais ils refusent de participer à cette convention nationale… Le fait d’intimer l’ordre à ces responsables du bloc anti-putsch de participer à ladite convention ferait partie d’un petit jeu établi d’avance par le Capitaine. Bien avant la série d’intimidations orchestrées par les pro- putschistes, certains responsables avaient souhaité se concerter pour voir comment se prononcer par rapport à la tenue de cette convention. Ils ont finalement opté pour la phase radicale : attendre de pied ferme que les militaires viennent les arrêter ou transférer à la justice les dossiers qu’ils ont en leur possession. Ces chantages honteux et odieux seraient à la base du premier fiasco de la convention nationale. Le détail étant passé presque inaperçu lors de la formation du nouveau gouvernement, La capitaine revient donc à la charge contre ceux qui sont devenus ses « bête » à abattre » : ceux qui sont contre la convention. Dans leur démarche de prendre le peuple à témoin pour l’avoir de leur côté, le CNRDRE et son chef présente les responsables du FDR comme des « apatrides » qui ont attenté à la vie des institutions de la République. Ce qui laisse penser à un complot ourdi contre les responsables du CNRDRE, un complot du genre coup de force avec une intervention militaire armée, tout au moins en gestation et qui aurait été étouffé dans l’œuf. C’est à croire que, comptant sur son assise militaire et ses relations avec le Premier ministre, le Capitaine Sanogo voit ceux qui ont condamné son putsch du 22 mars débarquer au Mali avec des armes de guerre et des munitions. On a pu s’imaginer que de ce point de vue, il commençait à payer des mercenaires qui envahiraient son pays, des mercenaires qui mettraient fin au fonctionnement de l’Etat malien afin d’y remettre en cause l’équilibre constitutionnel et institutionnel établi. L’accusation est si grave qu’elle est inquiétante pour la sûreté intérieure de l’Etat et ressemble à une stratégie de communication pour décrédibiliser un individu. Avec cette dernière tournure que prennent actuellement les choses, le CNRDRE n’est pas à l’abri de quelques velléités de dissension. Mais comme s’il n’avait pas tiré les leçons du mauvais flair lors de la formation du nouveau gouvernement, le Capitaine Sanogo a décidé de remettre une « couche de vernis » sur ses exigences politiques. Poussé dans cette idéologie par ses amis « activistes » du MP 22, sa nouvelle surenchère porte notamment sur la gestion de la transition après le 22 mai prochain. Le CNRDRE toujours dans la surenchère Pour le président du CNRDRE qui se présente comme l’homme de la rupture avec l’ordre ancien du régime ATT, il faut un rééquilibrage. Or à l’allure où vont les choses, l’équilibre et le consensus semblent avoir « fiché le camp » pour ceder la place à la discorde et à un pays divisé tant géographiquement qu’humainement. Le MP 22 conduit par Oumar Mariko doit aussi se mettre en tête que la gestion d’un pays est bien différente de celle d’une station de radio car même s’il veut s’inviter à la « mangeoire », il lui faudrait d’abord poser des actes qui honorent le pays et dans lesquels se retrouve la majorité des Maliens. Dans le cas contraire, mieux vaut surseoir à cette aventure destructive du pays, car on peut tromper une partie du peuple tout le temps, on peut tromper tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut jamais tromper tout le peuple tout le temps. Alors, faisons gaffe et surtout, faisons preuve de retenue dans nos actes et intentions.
Paul N’guessan
1 Commentaires
Malien De L'exterieur
En Mai, 2012 (16:52 PM)Participer à la Discussion