
Abidjan - Soixante-deux militaires fidèles à l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo ont été inculpés pour des crimes commis durant la crise post-électorale, dont 40 ont été placés en détention, a annoncé jeudi la justice militaire. "Soixante-deux inculpations" ont été prononcées contre des militaires du régime déchu, a déclaré à l`AFP le commissaire du gouvernement (procureur militaire) Ange Kessi.
Quarante de ces inculpés "ont été placés sous mandat de dépôt", a-t-il ajouté. Parmi la vingtaine d`officiers en détention figure le général Brunot Dogbo Blé, ex-commandant de la redoutée Garde républicaine. Récemment revenu de son exil du Ghana, le colonel-major Boniface Konan a été laissé en liberté. Egalement inculpé, le commandant Jean-Noël Abéhi, chef de l`escadron blindé de la gendarmerie du camp d`Agban à Abidjan, est en fuite, après être brièvement rentré à Abidjan en mai.
Les militaires détenus sont incarcérés à Abidjan et Korhogo (nord). Certains avaient été interpellés il y a plusieurs semaines et étaient gardés dans des camps militaires, a précisé Ange Kessi. Les chefs d`accusation retenus sont: "arrestation illégale, séquestration suivie de meurtre, recel de cadavre, viol, vol, violation de consignes, détention arbitraire, détournement de fonds aux fins d`achat d`armes et de recrutement de mercenaires, formation et entretien de miliciens", a-t-il énuméré.
Parmi les militaires placés en détention figurent "trois officiers" inculpés pour des tirs d`obus à Abidjan sur le quartier d`Abobo (nord), fief du nouveau président Alassane Ouattara, a encore indiqué le commissaire du gouvernement. e 3 mars, sept femmes qui participaient à une manifestation avaient été tuées par des tirs des Forces de défense et de sécurité (FDS) du régime Gbagbo, déclenchant une condamnation internationale. Le bombardement d`un marché le 17 mars avait fait une trentaine de morts dans le même quartier, selon l`ONU. Ces inculpations, qui s`ajoutent à celles de 37 personnalités politiques du régime Gbagbo, surviennent alors que le président Ouattara a le week-end dernier "tendu la main" au camp adverse, spécialement aux exilés au Ghana. Les intéressés ont de nouveau exigé la libération de leurs compagnons et l`arrêt des poursuites.
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