NEW YORK (Nations unies), Le Conseil de sécurité de l'ONU a reçu vendredi un projet de résolution déposé par la France et le Nigeria qui demande le départ du président sortant Laurent Gbagbo pour laisser la place au président reconnu internationalement Alassane Outtara.
Si la résolution est votée, ce serait la première fois que le Conseil de sécurité demande formellement le départ de Laurent Gbagbo. Il s'est jusqu'à présent borné à reconnaître indirectement Alassane Ouattara.
L'ambassadeur de France auprès de l'ONU, Gérard Araud, a souligné devant la presse qu'il y aurait une majorité de pays sur les quinze au Conseil de sécurité pour demander le départ de Laurent Gbagbo.
M. Araud a estimé qu'Abidjan était "au bord d'une guerre civile", en raison des violences post-électorales dans la principale ville de Côte d'Ivoire.
"La loi et l'ordre s'effondrent, l'accès à l'aide humanitaire est de plus en plus difficile, les hôpitaux ferment" à Abidjan, a expliqué l'ambassadeur.
"La raison politique de cette crise est très simple. C'est que (le président sortant Laurent) Gbagbo ne veut pas partir. Gbagbo doit partir. Il y a eu de nombreuses tentatives pour trouver une solution", a ajouté l'ambassadeur, précisant que le projet de résolution serait négocié la semaine prochaine.
Selon lui, le projet demande d'abord le départ de M. Gbagbo et ensuite l'arrêt des violences contre les civils, en particulier l'interdiction des armes lourdes dans la zone d'Abidjan.
"Nous voulons aussi des sanctions contre Gbagbo et ses proches conseillers", a-t-il indiqué.
L'objectif de la résolution est "de demander à l'Onuci, (la force des Nations unies en Côte d'Ivoire) d'interdire au moins les armes lourdes dans Abidjan", a déclaré vendredi à la presse le président français Nicolas Sarkozy à l'issue d'un sommet des dirigeants des pays de l'UE à Bruxelles.
Laurent Gbagbo refuse depuis le scrutin du 28 décembre 2010 de céder la place au président internationalement reconnu Alassane Ouattara.
Jusqu'à un million de personnes pourraient être déplacées en Côte d'Ivoire, dont une majeure partie ayant fui Abidjan en raison des violences, a estimé à Genève le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
A Abidjan, le porte-parole du HCR, Jacques Franquin, a aussi révélé que des mercenaires libériens sont intervenus dans l'ouest du pays où ils "pillent, violent et tuent".
Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) ont appelé jeudi l'ONU à renforcer le mandat de l'Onuci et à imposer des sanctions "plus contraignantes" à l'encontre de Laurent Gbagbo.
A Abidjan, Ahoua Don Mello, le porte-parole du gouvernement de M. Gbagbo, a jugé les propositions ouest-africaines "un peu absurdes".
"Il faut arrêter la violence, c'est par le dialogue qu'on peut s'en sortir. La force ne va pas régler le problème, la force est une voie sans issue, de non-sagesse", a-t-il estimé. Selon lui, l'ONU "veut protéger les civils en envoyant des bombes sur eux, comme en Libye".
L'Onuci, forte de 10.000 hommes, est dans une situation délicate. Sous le feu des critiques des partisans de Gbagbo qui exige son départ immédiat, elle est régulièrement la cible de leurs attaques.
Depuis la présidentielle de novembre 2010, 462 personnes ont été tuées selon l'ONU, dont 52 durant la semaine écoulée.
7 Commentaires
Mameediarra
En Mars, 2011 (19:06 PM)Jd
En Mars, 2011 (19:26 PM)Undefined
En Mars, 2011 (19:37 PM)Touchepasalafrique
En Mars, 2011 (19:42 PM)Tatoolove
En Mars, 2011 (21:31 PM)Tatoolove
En Mars, 2011 (21:33 PM)Reply_author
En Novembre, 2021 (20:59 PM)Reply_author
En Novembre, 2021 (23:25 PM)Undefined
En Mars, 2011 (10:31 AM)Ils n'ont jamais tenu compte du fait que selon leurs propres chiffres, Gbagbo - qui était déjà président de la république (il faut le rappeler) depuis dix ans avait bénéficié des voix de 46 pour
cent des électeurs soit presque la moitié des ivoiriens!
Il est vraiment regrettable que les rares intellectuels ou politiques qui ont demandé que l'on tienne compte des griefs de Gbagbo afin d’éviter l'affrontement entre les deux moities de la CI
ont littéralement été tournés en dérision au nom d’un soit disant respect des… principes!
Une résolution du Conseil de Sécurité donnera peut être mandat « implicite » de neutraliser Gbagbo comme on est en train de tenter de le faire avec Kadhafi ! Et quid si la guerre civile continue après? Continuera t on de parler de l’ « entêtement de Gbagbo « »? J’espère qu’on réalisera enfin la myopie destructrice de ceux qui incarnent la communauté internationale ! J’espère que tout le monde se rendra compte que leur attitude n'aura fait que diviser des frères pour des gens qui de toute façon n’auront rien perdu dans la confrontation ?
Au contraire, Ils en auront tiré tous les « profits »!
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