
L'Union européenne (UE) a lancé jeudi à Abidjan un programme de 7 millions d'euros pour accompagner la Côte d'Ivoire dans l'organisation de scrutins "crédibles et apaisés", à sept mois de la présidentielle dans ce pays qui a connu plusieurs crises liées aux élections.
Le programme intitulé "Tous engagés. Elections sans gbangban" (conflit en argot ivoirien) s'adresse notamment à la jeunesse à travers des contenus d'éducations civiques pour sensibiliser les populations sur l'importance de la participation démocratique.
L'objectif: "contribuer à la tenue d'élections crédibles, apaisées et participatives", selon l'UE.
Ce programme prévoit également de déployer 700 observateurs de la société civile, pour la présidentielle du 25 octobre 2025 et les législatives de 2026 et d'appuyer les institutions chargées d'organiser les scrutins.
Une quinzaine de localités jugées "à risque" ont aussi été identifiées dans le pays où des actions auprès des communautés locales seront mises en oeuvre, en amont des scrutins.
La Côte d'Ivoire reste marquée par une crise post-électorale ayant fait quelque 3.000 morts en 2010-2011, après la victoire de l'actuel président Alassane Ouattara face au sortant Laurent Gbagbo.
Lors de la dernière présidentielle, qui avait vu M. Ouattara être réélu pour un troisième mandat, au moins 85 personnes ont été tuées dans des violences en marge de l'élection.
"L'un des objectifs, c'est de renforcer la confiance de la population" dans le système électoral, a déclaré l'ambassadrice de l'UE en Côte d'Ivoire, Francesca di Mauro, lors de la cérémonie de lancement jeudi.
"L'UE n'a ni la vocation, ni la volonté de se substituer aux autorités ivoiriennes, ni d'influer sur le processus ou les résultats. Elle soutient une seule candidate: la cohésion sociale", a-t-elle assuré.
De son côté, Sourou Koné, le premier vice-président de la Commission électorale indépendante (CEI), qui organise les scrutins, a souhaité que ce partenariat permette des "élections réussies, c'est-à-dire transparentes et apaisées".
Selon plusieurs observateurs, le risque de violences électorales pourrait notamment venir de l'empêchement de certains candidats d'opposition de concourir à la présidentielle.
L'ex chef de l'Etat (2000-2011) Laurent Gbagbo, candidat déclaré, est par exemple pour l'instant inéligible en raison d'une condamnation pénale qui l'empêche d'être inscrit sur les listes électorales.
Lundi, la CEI doit publier la liste électorale provisoire qui devrait compter environ 9 millions d'électeurs dans ce pays de 29 millions d'habitants, dont près de la moitié sont mineurs.
L'opposition réclame que cette liste soit révisée avant la présidentielle d'octobre.
2 Commentaires
Ivoirien Chinois
il y a 3 heures (13:56 PM)Anti Colonialiste
il y a 2 heures (14:55 PM)Participer à la Discussion