
L’après-Gbagbo s’annonce aussi incertain et ardu que l’offensive des troupes pro-Ouattara qui ont finalement eu raison ce lundi 11 avril du président ivoirien sortant. Arrêté (qu’importe que cela soit du fait des soldats français ou pro-Alassane Ouattara) dans le sous-sol ‘’bunkérisé’’ de sa résidence au quartier Cocody à Abidjan, Laurent Koudou Gbagbo laisse un pays quasi en ruine au vainqueur de la présidentielle en novembre 2010.
Partitionnée depuis 2002 entre un nord acquis à Ouattara et un sud sous contrôle du camp Gbagbo, la Côte d’Ivoire n’avait plus d’Etat digne de ce nom. Son armée et ses forces de sécurité sont ‘’clanisées’’, la crête de sa justice est décrédibilisée, son économique est à l’agonie alors qu’elle pèse 40% dans l’espace Uemoa.
Quoique certifié élu par plus de la moitié des électeurs ivoiriens, Alassane Drame Ouattara (ADO) devra faire face aux nombreux inconditionnels de son prédécesseur qui mettront sans doute un point d’honneur à laver l’affront subi par leur mentor. N’étant pas exempt de tout reproche dans la crise que vit la Côte d’Ivoire depuis la mort du « vieux » Houphouët en 1993, son plus grand challenge sera de reconstruire un pays en réconciliant sa population minée par les démons du tribalisme (clivage nord-sud) et de la haine confessionnelle (chrétiens-musulman).
D’ores et déjà l’ancien Premier ministre du défunt père de la nation ivoirienne, Félix Houphouët-Boigny, doit s’atteler à contenir ses partisans dont ses Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), composées notamment de rebelles, à la discipline non encore assise. Ses derniers seraient tentés par des règlements de comptes avec les militaires et milices de Gbagbo et les « jeunes patriotes » de Charles Blé Goudé récemment enrôlés pour prêter main forte au régime finissant.
Mais ADO pourra toujours compter sur l’entregent de son Premier ministre, Guillaume Soro, chef politique des forces rebelles qui ont fait chuter Gbagbo. Le jeune chef du gouvernement à l’« avantage » d’être chrétien et « nordiste », cela lui donne le profil pour mener à bien l’opération de réconciliation.
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