Réputé être un pays modèle de dialogue interreligieux, le Sénégal n’est cependant pas à l’abri d’une influence qui pourrait venir du côté du Mali. En effet, le pays de la téranga n’est pas une île dans les mouvances du temps, et il n’est pas exclu que certaines tendances néfastes, existantes sous d’autres cieux, prennent pied au Sénégal.
La crise malienne peut s’étendre au Sénégal. « Il y a des risques d’influences sur le Sénégal. Ce qui se passe au Nord Mali n’est pas étranger à cette sorte de regroupement nationaliste religieux. Ce n’est pas étranger à cette volonté de faire de l’Islam une idéologie gouvernante, ce n’est pas étranger au projet que des musulmans sénégalais ou autres ont de faire de sorte que la charia soit le droit commun des sociétés », a laissé entendre le Professeur Abdoul Aziz Kébé ce mardi 13 novembre lors d’un colloque sur le dialogue interreligieux IV « Religion, paix et développement » organisé par la Fondation Konrad Adenauer. Mais, estime-t-il, le dialogue interreligieux au Sénégal a été toujours positif mais le Sénégal vit les réalités du monde. Or, il se trouve qu’il y a des parties du monde où la paix est menacée par cette mésentente entre les adeptes des religions. « Par conséquent, il est bon que nous nous retrouvions pour consolider ce que nous avons mais aussi pour voir les risques qu’il y a à ce que nous avons comme atouts ne soient pas menacés par des influences extérieures », a conclu le Chef du Département d’Arabe de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD).« Les religions sont des ressources de paix »Au Sénégal, les religions ne sont aucunement facteur de division. Les Sénégalais vivent dans une parfaite communion. D’ailleurs le Professeur Kébé confirme que « l’Islam, le Christianisme, le Judaïsme, etc. sont des religions de paix. Les religions sont des ressources de paix. Ils sont bâtis autour de la paix, de la miséricorde (Rahma) et cette dernière doit être retransmise au niveau des populations.
Ce sont des religions qui enseignent la paix, la solidarité, la tolérance, la fraternité ». Alors, explique-t-il, si ces religions deviennent des facteurs de conflits, c’est que quelque part il y a des éléments extérieurs à la religion qui sont manipulés, instrumentalisés au niveau de ces religions là.Par ailleurs, il a indiqué qu’il ne faut pas « faire des religions des secteurs marginaux mais des ressources à intégrer dans nos moyens et dans nos outils pour construire la solidarité sociale, la paix sociale et même le développement économique ».« Il faut revisiter les paradigmes sécuritaires » La représentante Résidente de la Fondation Konrad Adenauer (FKA), Andrea Kolb a, de son côté, invité les Sénégalais à être vigilants et à prendre les devants afin que leurs pays ne connaisse jamais des situations comme certains pays de la sous-région. « Depuis plusieurs mois, le Mali vit dans la tourmente.
La partie Nord est tombée entre les mains des islamistes, les institutions sont déstabilisées, les populations vivent dans une précarité et angoisse extrêmes. Au Nigéria, régulièrement, nous entendons des confrontations interreligieuses, d’ailleurs également dans d’autres pays du continent ». Une situation qui pousse le Professeur Bakary Sambe à souligner dans son intervention l’importance de la nécessité de revisiter les paradigmes sécuritaires. « Nous sommes en présence d’une situation géopolitique qui doit conduire à revisiter les paradigmes sécuritaires et l’approche de la viabilité des espaces politiques », a-t-il soutenu. Une thèse que partage son aîné, le Professeur Abderrahmane Ngaïdé qui est d’avis que « le Sénégal n’est pas du tout à l’abri. Il faut arrêter de dormir sur vos lauriers puisque l’exceptionnalité démocratique du Sénégal ne doit pas faire dormir ».
4 Commentaires
Madu
En Novembre, 2012 (14:31 PM)Consolidons nos acquis et soyons vigilants de toute influence extérieure car rien ne remplace la stabilité.
Il Faut
En Novembre, 2012 (19:01 PM)Djouli La Priere
En Novembre, 2012 (09:11 AM)Dioko
En Novembre, 2012 (23:27 PM)Participer à la Discussion