
Une bataille financière : la stratégie d’Alassane Ouattara afin de pousser son adversaire, Laurent Gbagbo, à quitter le pouvoir continue. Ainsi, il a via un communiqué rendu public ce lundi et signé par son premier ministre, Guillaume Soro informé « les opérateurs économiques de l’arrêt immédiat de toute exportation de café et de cacao ».
Ceci depuis le lundi 24 janvier.Pour que cette mesure soit respectée, une mise en garde a été faite par le gouvernement de Ouattara qui a précisé que « les contrevenants à cette mesure seront considérés comme finançant les activités de l’administration illégitime de Monsieur Laurent Gbagbo et s’exposent à des sanctions internationales, sans préjudice des poursuites pénales des juridictions nationales ».Les seules quantités de café et de cacao qui sont exclues de cette mesure sont, selon le communiqué, celles « dont les droits ont déjà été perçus avant le 24 janvier 2010 ».
Aussi, il est précisé que : « la commercialisation intérieure du café et du cacao est autorisée. » Mais, cette mesure ne semble pas du tout inquiéter le camp de Laurent Gbagbo. Ceci parce que la réaction du porte-parole du gouvernement de Gbagbo Ahoua Don Mello ne laisse percer aucun signe d’inquiétude. Pis, M. Mello ne donne même pas une grande importance à cette décision de Ouattara.« Tout le monde sait que cela n’aura aucun effet sur le terrain » a-t-il déclaré.
Car ? à l’en croire, les acheteurs ont déjà passé leurs commandes et les opérateurs ont investi et attendent des retours sur leurs investissements. De ce fait, il estime donc que « les opérateurs ne vont pas s’embarrasser d’un mot d’ordre lancé par des gens sans pouvoir réel ».Et pour montrer qu’ils sont toujours à la tête de l’appareil de l’Etat, le porte-parole du gouvernement du « boulanger » ne s’est pas gêné de rappeler que« l’administration douanière et fiscale, la police, la gendarmerie sont pour le moment sous le contrôle du gouvernement Gbagbo. C’est nous qui administrons le pays, c’est ça la réalité ».La Côte d’Ivoire est le 12e producteur mondial de café et le 3e en Afrique, derrière l’Ethiopie et l’Ouganda. Le café et le cacao représentent 40% des recettes d’exportations de la Côte d’Ivoire et environ 20% de son PIB (sources officielles).
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