Reconstruction des infrastructures, réforme de la filière cacao ou nouvelles pratiques avec les entreprises étrangères sont autant de chantiers qui attendent le prochain chef de l'Etat.
L'après-Gbagbo se profile et la question de la reconstruction économique de la Côte d'Ivoire se pose. Au-delà des destructions liées aux combats des dernières semaines. « En dix ans, il ne s'est pratiquement rien passé sur le plan économique, donc tout est à faire, estime Christian Bouquet, professeur de géographie politique à l'université de Bordeaux-III. Il faudra notamment remettre de l'ordre dans les infrastructures. » Et relancer les grands chantiers qui étaient déjà en gestation en 2000, en particulier celui du troisième pont à Abidjan, à l'est de la ville - les deux ponts existants sont saturés -et de l'autoroute Abidjan-Bouaké. Les infrastructures déjà en place qui n'ont pas été entretenues seront aussi à réhabiliter. Parmi elles, la rénovation de la voie de chemin de fer qui va jusqu'à Ouagadougou permettrait aux pays enclavés voisins - Niger, Mali, Burkina Faso -d'exporter leurs produits.
Une gestion opaque
Le futur locataire de la présidence se penchera probablement aussi sur la gestion du port autonome d'Abidjan (PAA), confiée aujourd'hui à un très proche de Laurent Gbagbo, Marcel Gossio. L'opacité de la gestion du port est telle qu'on ne sait pas si la Côte d'Ivoire produit 50.000 ou 80.000 barils de pétrole par jour.
Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale plaident par ailleurs depuis longtemps pour des réformes du secteur de l'électricité et de la filière cacao. L'ancien directeur général adjoint du FMI qu'est Alassane Ouattara s'attaquera peut-être à la rénovation des plantations de cacao, qui subissent la concurrence de celles du Ghana, plus récentes et mieux gérées, même si la Côte d'Ivoire reste le premier producteur mondial de cette fève. La question n'est pas qu'économique, elle est surtout politique et soulève la délicate question de la propriété des plantations de cacao. De l'avis des experts, si le problème est mal réglé, il risque de remettre le feu aux poudres dans le pays.
« ADO a des solutions »
Qu'en est-il par ailleurs des grandes entreprises étrangères présentes dans le pays ? Voient-elles l'arrivée d'Ouattara d'un bon oeil ? « La perspective de l'arrivée au pouvoir d'un grand économiste devrait les rassurer, observe Christian Bouquet. Et, pourtant, les grands groupes semblent inquiets, non pas de voir arriver Ouattara, mais de voir partir Gbagbo, avec lequel ils avaient des accointances un peu coupables. Les grands groupes français, notamment, sont dans cet état d'esprit et ils craignent avec le départ de Gbagbo de voir disparaître un certain nombre d'accords occultes, qui risquent de se retourner contre eux. »
Alassane Ouattara, surnommé ADO, devra surtout faire face à la pauvreté et au chômage. Lors de la campagne électorale, en octobre, il avait promis 200 milliards de francs CFA (300 millions d'euros) contre la pauvreté et trois fois plus contre le chômage. Dans un pays où un habitant sur deux vit avec moins de 1 dollar par jour. « ADO a des solutions », déclarait Alassane Ouattara à Abidjan, en octobre. A l'époque où, sur les murs d'e la ville, le message « ADO solutions » s'affichait comme le slogan d'une marque commerciale.
M.-C. C., Les Echos
6 Commentaires
Salimat123
En Avril, 2011 (03:22 AM)C'est Moi
En Avril, 2011 (03:51 AM)QUESTION A TOUS LES INTERNAUTES DE SENEWEB
DEPUIS QUAND AVEZ VOU VU LA FRANCE COMBATTRE AU COTE DE LA DEMOCRATIE EN AFRIQUE ?
Mezalor
En Avril, 2011 (08:23 AM)Tienne
En Avril, 2011 (09:05 AM)Tienne
En Avril, 2011 (10:11 AM)Tienne
En Avril, 2011 (10:17 AM)Participer à la Discussion