Des centaines de personnes ont manifesté jeudi à Nairobi pour réclamer plus de justice pour les victimes de viol. L'histoire de Liz, 16 ans, violée et dont les agresseurs ont eu pour seule condamnation de tondre une pelouse, émeut le Kenya.
"Couper de l’herbe n’est pas une punition pour un viol !" ou encore"Les survivants de violences sexuelles, qui s’occupe d’eux ?": c’est avec ces slogans que des centaines de personnes ont voulu marquer les esprits jeudi 31 octobre dans les rues de Nairobi, au Kenya. En brandissant des pancartes roses et des guirlandes de culottes, ces manifestants ont réclamé plus de justice pour les victimes de viol et plus particulièrement pour Liz, une adolescente de 16 ans.
Depuis un mois, l’histoire de cette jeune fille bouleverse le pays. Comme le rapporte la presse kényane, elle a été battue, violée et jetée dans une fosse septique en juin dernier par six hommes. Trois des agresseurs, qu’elle connaissait, ont été conduit à la police par des habitants, mais les forces de l’ordre les ont finalement laissés libre après leur avoir seulement demandé de couper l'herbe autour du commissariat comme punition. Alors que Liz est aujourd’hui dans un fauteuil roulant, en raison d’une grave blessure à la colonne vertébrale, les violeurs présumés n’ont toujours pas été poursuivis.
Une femme sur trois victime de violences sexuelles
Choqués par cette situation, les manifestants demandent aujourd’hui justice au nom de la jeune fille. "Notre demande immédiate est que soient arrêtés et jugés les auteurs et que des mesures disciplinaires soient prises contre la police qui n’a elle-même pris aucune mesure", a ainsi expliqué à l’AFP Nebila Abdulmelik, membre du réseau de développement et de communication des femmes africaines (Femnet), coorganisatrice de la manifestation.
Selon elle, au Kenya, ces actes ne sont pas isolés : "On estime qu’au moins une femme sur trois sera victime de violences sexuelles au cours de sa vie. Nous utilisons l’histoire de Liz pour mettre en lumière tous les cas de violences qui n’arrivent pas nécessairement aux médias, à la police".
Une pétition mise en ligne par cette militante kényane des droits des femmes a déjà recueilli plus de 1,3 million de signatures en quelques jours. Les manifestants se sont rendus jusqu’au quartier général de la police pour remettre la liste des personnes ayant déjà signé ce document. En réponse, un responsable des forces de l’ordre, William Thwere, a assuré "qu’une enquête" était en cours et que l’affaire "était traitée avec le sérieux qui s’impose".
1 Commentaires
Diop
En Novembre, 2013 (09:49 AM)Participer à la Discussion