
La fièvre à virus Ebola poursuit ses ravages en Afrique de l’Ouest, notamment en Sierra Léone où un dixième médecin est mort des suites de la maladie hémorragique. L’annonce a été faite par le gouvernement sierra Léonais.
Par ailleurs, l'OMS parle de 138 travailleurs de santé infectés dont 106 décès en Sierra Léone, à la date du 3 décembre 2014.
La nouvelle victime, Aiah Solomon Konoyima, membre du corps médical, a rendu l’âme le samedi 6 décembre dernier, au centre médical Hastings, proche de la capitale Freetown.
Sa mort survient au lendemain du décès de deux autres de ses collègues, également contaminés par le virus.
Selon le responsable médical Brima Kargbo, la victime avait été admise à la clinique il y a plus d’une semaine et avait été transférée au service de rétablissement car il montrait des signes positifs de guérison. Une situation qui a fini de secouer la quiétude des médecins traitants. «Les morts répétées de nos docteurs et le mode de transmission du virus Ebola sont inquiétants et nous allons intensifier nos efforts pour endiguer l’épidémie», a souligné le responsable.
Avant de préciser que sur les douze médecins au total qui ont contracté la maladie en Sierra Léone, seuls deux ont survécu. Brima Kargbo a aussi déclaré que plus d’une dizaine du personnel de santé a succombé à cause de la fièvre hémorragique dans ce pays.
Pourtant, malgré les faits, Hastings, aussi appelée maintenant "La fabrique à survivants", est en train de déjouer tous les pronostics". En effet, le spécialiste en gestion d'urgence, Cédric Moro, affirme que "ce ne sont pas les médecins sans frontières et autres héros des médias qui font le meilleur travail, mais bien les soignants locaux, qui ont plus que tous autres à coeur de sauver leur peuple". Du point de vue de l'infectiologie en Sierra Léone, le modèle standard d'enterrement qu'impose l'OMS n'est pas accepté par les populations.
"L'OMS a trop considéré les corps comme des cadavres hautement contaminant et non comme des âmes devant rejoindre les ancêtres. L'enterrement n'est pas bien accepté par les communautés traditionnelles qui s'accrochent à leurs pratiques pour avoir droit à la vie après la mort. Il a fallu attendre huit (8) mois pour que les familles puissent assister à la préparation des corps et aux enterrements où elles peuvent maintenant prier", indique l'expert qui toutefois précise que "beaucoup reste à faire afin que des enterrements dignes puissent être acceptés des communautés traditionnelles.
Ne sachant plus comment gérer, l'armée Sierra Léonaise a décidé de mettre en prison toute personne qui participera à un lavage rituel de corps.
Une situation qui est loin de favoriser un signalement en cas de maladie.
Et en attendant, Ebola ne connait toujours pas une réponse adéquate dans cette région de l'Afrique de l'Ouest, plus précisément en Sierra Léone, où la stratégie du désespoir a fini par imposer une fuite en avant, en lieu et place d'une réponse co-construite.
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