
Le président du Conseil constitutionnel égyptien, le juge Adly Mansour, a prêté serment jeudi 4 juillet en tant que président par intérim. Il succède ainsi à Mohamed Morsi, écarté du pouvoir la veille et depuis retenu par l'armée dans le ministère de la défense.
Son portrait n'a jamais figuré parmi ceux brandis par la foule dans les manifestations monstres qui secouent l'Egypte et rares sont ceux à le connaître. Pourtant, Adly Mansour, juge et président du Conseil constitutionnel, a été désigné mercredi 3 juillet par l'armée pour diriger le pays arabe le plus peuplé à la place de Mohamed Morsi. Un mandat qui s'annonce plus que délicat.
Le nouveau dirigeant devra tenir les rênes d'un pays divisé entre opposants et partisans du président déchu, le premier à avoir été élu démocratiquement en Egypte. Ironie du sort, c'est justement Mohamed Morsi qui avait nommé Adly Mansour président du Conseil constitutionnel à la mi-mai, fonctions qu'il a prises il y a seulement deux jours.
ANONYMAT RELATIF
Ce juge moustachu, âgé de 67 ans et père de trois enfants, a obtenu une bourse pour étudier à l'Ecole nationale d'administration (ENA) à Paris avant d'entamer une longue carrière judiciaire sous le régime de Hosni Moubarak. Il a exercé dans des tribunaux religieux, encadrés par l'Etat égyptien, où il émettait des fatwas ou des décrets, mais aussi dans des cours civiles et criminelles.
Contrairement aux principaux leaders d'opposition – comme le prix Nobel de la paix Mohammed El-Baradei ou l'ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa – son nom n'est jamais apparu parmi les successeurs potentiels de M. Morsi. Cet anonymat relatif a probablement intéressé les militaires désireux de mettre en avant une figure neutre pour assurer une transition mouvementée.
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