Les élections générales prévues le 30 août ne pourront pas avoir lieu, pour cause de Covid-19 et du refus technique de la commission électorale, officiel depuis le 31 mars. Mais le mandat des députés arrive à expiration le 30 septembre prochain. Comment faire, dès lors, pour que le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed, issu du Parlement, puisse avoir encore une légitimité au-delà de cette date ? Les députés ont tranché ce mardi 6 mai.
Le sujet des plaisanteries du moment à Addis-Abeba est la soudaine passion des Ethiopiens pour l'exégèse constitutionnelle. Car aux tensions nationalistes qui ont émergé dans le pays depuis l'arrivée au pouvoir d'Abiy Ahmed s'est désormais ajouté le casse-tête provoqué par le report inévitable des très importantes élections législatives de l'été.
Face au dilemme, le parti au pouvoir a proposé 4 options : l'état d'urgence, la dissolution du Parlement, l'amendement de la Constitution ou le recours à une instance ayant le pouvoir d'interpréter la Constitution.
Après des semaines de débat, le Parlement a pris une décision ce mardi : ce sera la quatrième option. La question est renvoyée aux recommandations de la Chambre de la Fédération, l'instance chargée des questions constitutionnelles.
Mais entre-temps, les tensions politiques dans la Fédération éthiopienne n'ont pas baissé. La région du Tigré, dirigée par le parti évincé du pouvoir par Abiy Ahmed, a annoncé lundi qu'elle organiserait les élections malgré tout. Ses dirigeants accusent le Premier ministre d'utiliser le prétexte de la pandémie pour se maintenir au pouvoir, alors que son assise électorale est incertaine.
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