Le Comité de protection des journalistes demande la libération immédiate des 5 journalistes et blogueurs arrêtés dimanche dernier, le 25 mars. Tous ont déjà été détenus, entre deux et sept ans. Certains venaient tout juste d'être relâchés. Ils n'auront passé que quelques semaines en liberté avant d'être de nouveau interpellés. Trois jours après leur arrestation, ils n'ont toujours pas été informés des charges pesant sur eux.
« Ce n'est pas la première fois que l'état d'urgence est instauré, rappelle Angela Quintal, responsable Afrique du Comité de protection des journalistes. C'est la deuxième et à chaque fois, cette mesure a été utilisée contre des gens dont le gouvernement considère qu'ils peuvent représenter une menace. »
Elle craint que les autorités n'invoquent une fois encore la loi anti-terroriste. « Les autorités profitent du fait que les termes de la loi soient très vagues pour fermer l'espace démocratique, pour s'attaquer aux journalistes qui critiquent le régime ou aux blogueurs et aux défenseurs des droits de l'homme. »
La responsable du Comité de protection des journalistes dénonce aussi l’opacité du système. « On tente vraiment de museler ces personnes. Et ce qui est encore pire, c'est que ces journalistes ne comparaissent pas à des audiences publiques. La majeure partie de tout cela n'est absolument pas transparente. »
Mais au-delà de la transparence, c’est aussi les conditions qui sont alarmantes. « Nous sommes très préoccupés, car après le précédent état d'urgence, les journalistes libérés ont raconté comment ils avaient été traités, comment ils avaient été torturés... Et maintenant, ça recommence en Ethiopie. Ils ont été de nouveau arrêtés. C'est inacceptable, ils ont suffisamment souffert en prison. »
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