Le président ivoirien sortant se terre toujours dans son bunker, entouré d'une centaine de partisans lourdement armés. Israël demande à la France d'exfiltrer ses diplomates en poste à Abidjan. La Licorne est déjà intervenue pour hélitreuiller l'ambassadeur japonais.
• Israël appelle Paris au secours
La force française Licorne en Côte d'Ivoire a été sollicitée par le gouvernement israélien pour exfiltrer ses diplomates en poste à Abidjan, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie Alain Juppé.
Dans la nuit, la France est déjà intervenue à la demande des Nations unies pour hélitreuiller et conduire en lieu sûr l'ambassadeur du Japon en Côte d'Ivoire et sept de ses assistants. La résidence du diplomate, située à Abidjan près de celles de Gbagbo et de l'ambassadeur de France, a été attaquée mercredi matin par des «mercenaires», qui ont ensuite tiré roquettes et coups de canon depuis le bâtiment. Quatre membres du personnel local de l'ambassade ont disparu, et un de ses collaborateurs a été «blessé» lors de l'attaque.
Des diplomates indiens et israéliens en Côte d'Ivoire ainsi qu'une vingtaine de journalistes coincés au Novotel ont de leur côté sollicité l'aide des Etats-Unis pour quitter les quartiers de Cocody et du Plateau, à Abidjan. «Ils nous demandent de l'aide et nous relayons leurs inquiétudes et leurs besoins à Licorne et à l'Onuci», a déclaré William Fitzgerald, sous-secrétaire d'Etat adjoint chargé de l'Afrique.
• Nouvelles frappes françaises
Des hélicoptères français ont détruit dans la nuit deux pick-ups armés qui tentaient de pénétrer dans la résidence de l'ambassadeur de France à Abidjan, a déclaré jeudi le ministre de la Défense Gérard Longuet.
La force française Licorne avait déjà frappé mercredi soir des objectifs militaires à la résidence, où se terre Laurent Gbagbo, quelques heures après un assaut manqué des forces d'Alassane Ouattara. Selon une source proche de l'opération, «au moins un» blindé avait été «neutralisé».
Selon Gérard Longuet, le président ivoirien sortant dispose encore d'«un petit millier» d'hommes à Abidjan, dont environ 200 à sa résidence. Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a affirmé jeudi que la chute du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo interviendrait «inéluctablement», sans se risquer à dire si ce serait une question de jours ou de semaines.
• Les pro-Ouattara se sont repliés
Les derniers fidèles de Laurent Gbagbo, lourdement armés, qui défendent le bâtiment où le président sortant est retranché dans son bunker, ont mis en échec l'assaut lancé mercredi matin par les combattants pro-Ouattara. Pourtant, au lancement de l'attaque, l'optimisme était de rigueur: «On va sortir Laurent Gbagbo de son trou et le remettre à la disposition du président de la République», affirmaient les pro-Ouattara. Le vainqueur de la présidentielle a demandé à plusieurs reprises à ses troupes de garantir «l'intégrité physique» de son rival.
Mais, en fin d'après-midi, un habitant rapportait que les combattants pro-Ouattara avaient dû effectuer un repli devant la résidence. Ils n'ont pu approcher qu'à 150 mètres du portail. Cet assaut a été qualifié de «tentative d'assassinat» par les proches de Gbagbo, qui ont accusé la force française Licorne d'avoir fourni «un appui aérien et terrestre». Le ministre de la Défense français Gérard Longuet a démenti précisant qu'il n'était pas question d'intervenir dans le conflit et d'aider Ouattara à déloger Gbagbo de son bunker. Le président sortant est très affaibli : les chefs de son armée ont appelé au cessez-le-feu et les frappes de l'ONU et de la France ont détruit une grande partie de son armemement lourd.»
Alassane Ouattara va devoir réconcilier les Ivoiriens
• Échec des discussions avec Gbagbo
Les discussions sur une reddition de Laurent Gbagbo ont échoué, a confirmé Alain Juppé mercredi après-midi. Le ministre français des Affaires étrangères, qui se disait pourtant mardi «à deux doigts» de convaincre le président ivoirien de s'en aller, a attribué cet échec à «l'intransigeance de Laurent Gbagbo».
Paris continue cependant à réclamer le départ du président ivoirien. «Il faut que M. Gbagbo comprenne une bonne fois pour toutes qu'il n'a pas gagné les élections et que M. Ouattara doit pouvoir se mettre au service de son pays, exercer ses fonctions le plus vite possible», a déclaré mercredi le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt.
Plus tôt dans la journée, Alain Juppé avait indiqué sur France Info que les «conditions» du départ du président Gbagbo étaient «la seule chose qui restait à négocier». Le ministre français expliquait mardi que Paris et l'ONU exigeaient du président ivoirien la signature d'un document dans lequel il renonce au pouvoir et reconnaisse Ouattara comme président. «Pourquoi voulez-vous que je signe ça ?», a répondu Gbagbo. «Si je reconnaissais la victoire de Ouattara, ça se saurait», a-t-il rétorqué dans un entretien accordé à la chaîne LCI mardi soir.
• Le procureur de la CPI veut ouvrir une enquête
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a annoncé mercredi qu'il voulait ouvrir une enquête sur des «massacres commis de façon systématique ou généralisée» en Côte d'Ivoire.
• Nouvelles sanctions de l'UE
L'Union européenne a décidé d'imposer de nouvelles sanctions à l'encontre du gouvernement «illégitime» de Laurent Gbagbo en raison «de la gravité de la situation» en Côte d'Ivoire. L'UE a décidé notamment d'interdire l'achat d'obligations et de titres ainsi que l'octroi de prêts au gouvernement Gbagbo. Un proche de l'entourage de ce dernier, non identifié dans le communiqué de l'UE, a également été ajouté à la liste des personnes qui sont privées de visas et dont les avoirs sont gelés.
8 Commentaires
Boy Al
En Avril, 2011 (10:01 AM)Feeegne
En Avril, 2011 (10:05 AM)Undefined
En Avril, 2011 (10:06 AM)Undefined
En Avril, 2011 (10:22 AM)Incroyable
En Avril, 2011 (11:09 AM)Sakheweur
En Avril, 2011 (13:22 PM)Undefined
En Avril, 2011 (14:12 PM)Lyns
En Avril, 2011 (16:41 PM)dias du monde
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