L'ex-chef des services de renseignement libyens Abdallah al Senoussi, beau-frère de Mouammar Kadhafi, a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi à l'aéroport international de Nouakchott, rapporte l'Agence mauritanienne d'information.
Cette arrestation a été confirmée lors d'une conférence de presse à Tripoli par le porte-parole du gouvernement libyen, Nasser al Mani. "Détenteur d'un passeport malien, il a été arrêté (...) à l'aéroport de Nouakchott en compagnie d'un jeune homme. Nous supposons que c'est son fils", a-t-il dit.
Abdallah al Senoussi, homme-lige de Kadhafi, est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), qui le recherche pour crimes contre l'humanité.
Le parquet général libyen a aussitôt adressé aux autorités de Nouakchott, via Interpol, une demande d'extradition, a précisé Nasser al Mani.
La France a fait de même, dans le cadre du dossier de l'attentat contre un DC-10 d'UTA qui a fait 170 morts, dont 54 Français, le 19 septembre 1989 au-dessus du désert du Ténéré, a annoncé l'Elysée. Senoussi, condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité pour cet attentat, est visé par un mandat d'arrêt international.
L'Agence mauritanienne d'information précise que l'ancien responsable libyen est arrivé à Nouakchott en provenance de Casablanca, porteur d'un passeport malien falsifié.
La présidence française, dans son communiqué, déclare que l'arrestation de l'ex-chef des renseignements est le "résultat des efforts conjoints des autorités françaises et mauritaniennes, dont ont été tenues informées les autorités libyennes."
La CPI a également émis des mandats d'arrêt à l'encontre de Mouammar Kadhafi, tué le 20 octobre par les révolutionnaires libyens, et de son fils Saïf al Islam, capturé en novembre.
La Mauritanie n'est pas signataire du Statut de Rome, fondement de la CPI, et on ignore si Nouakchott a l'intention de lui remettre Abdallah al Senoussi.
Outre la répression du soulèvement contre le régime de Kadhafi, Senoussi est soupçonné d'avoir joué un rôle de premier plan dans la mort de plus de 1.200 détenus en 1996 à la prison Abou Salim de Tripoli. L'arrestation d'un avocat représentant des proches de ces détenus est à l'origine de la révolution libyenne.
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En Mars, 2012 (14:55 PM)Participer à la Discussion