
"La volonté du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE, junte militaire) est d'aller de l'avant rapidement vers la transition (...)", a dit le capitaine dans la caserne de Kati, à la périphérie de la capitale, qui fait office de QG des putschistes.
"Dans les jours qui viennent vous verrez un Premier ministre et un gouvernement en place", a-t-il assuré aux journalistes.
Vendredi soir, le CNRDRE et les médiateurs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest avaient fait état d'un accord sur un transfert du pouvoir à un régime civil, sans donner de calendrier précis.
Le coup de force d'officiers subalternes quasi-inconnus entendait protester contre le laxisme supposé du gouvernement du président élu Amadou Toumani Touré envers la rébellion targuie dans le Nord désertique.
Le putsch a plongé le pays dans le chaos et encouragé la rébellion du MNLA et de ses alliés islamistes à pousser leur avantage sur le terrain en s'emparant de la totalité de la moitié nord du Mali.
L'accord intervenu entre le CNRDRE et les médiateurs de la Cédéao a été annoncé quelques heures après la décision des rebelles touaregs de proclamer unilatéralement l'indépendance de "l'Etat d'Azawad" - une initiative condamnée unanimement par la communauté internationale et tous les voisins du Mali, Algérie en tête, inquiets de l'effet contagion d'un démantèlement du Mali et de la poussée des islamistes dans la région.
SIGNES DE FATIGUE
Selon le communiqué diffusé vendredi soir à Bamako, l'armée remettra ses pouvoirs au président du Parlement, Diouncounda Traoré, qui prêtera serment en tant que président par intérim et sera chargé d'organiser des élections dans un délai de 40 jours.
Le document de cinq pages indique que la Cédéao va immédiatement prendre les mesures préalables à la levée des sanctions infligées après le coup d'Etat. Les pays voisins ont notamment fermé leurs frontières avec le Mali et imposé un embargo commercial qui risquait d'asphyxier rapidement l'économie de ce pays déshérité et enclavé.
Si la guérilla targuie qui s'est emparée du nord du pays empêche la tenue d'élections dans le délai de 40 jours fixé par la Constitution, un organe de transition devra être mis sur pied, ajoutent les auteurs du communiqué.
Lors de la conférence de presse de samedi, le capitaine Sanogo, sanglé dans son traditionnel treillis camouflage, a donné des signes de fatigue après trois jours de pourparlers intenses avec les médiateurs ouest-africains.
Il a exhorté les pays de la Cédéao à apporter une aide logistique et des moyens de transport à l'armée malienne plutôt que de dépêcher des troupes sur le terrain.
"L'armée malienne a toujours besoin d'un soutien aérien et logistique, mais pas de troupes au sol, pour nous aider à régler le problème de l'insécurité dans le Nord", a-t-il plaidé.
Jeudi à Abidjan, les chefs d'état-major de 15 pays membres de la Cédéao avaient évoqué la mise sur pied d'une force de 3.000 hommes qui pourrait être déployée au Mali avec la double mission de rétablir l'ordre constitutionnel et de stopper la progression des rebelles.
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