
Les Casques bleus de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) apporteront leur soutien à l'armée gouvernementale congolaise dans ses opérations contre les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) présents dans l'est de la RDC, a annoncé mardi le "patron" de la Monusco, le diplomate allemand Martin Kobler, en appelant ces rebelles à se rendre."Je demande à tous les rebelles des FDLR de se désolidariser immédiatement de leurs leaders poursuivis par la justice, sous peine d'être désarmés de force", a-t-il déclaré dans un communiqué publié à Kinshasa.
La Monusco a appelé tous les membres des FDLR "à faire reddition sans délai" et à rejoindre le processus de Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinsertion et Réintégration (DDRRR, alias 2D3R) visant au rapatriement de ces combattants hutus dans leur pays d'origine. M. Kobler a en outre salué les opérations menées par les Forces armées de la RDC (FARDC) contre les FDLR et les groupes armés illégaux affiliés. Il a également annoncé "le soutien" et "l'engagement direct" de la Monusco auprès de l'armée congolaise. "Les opérations visent à neutraliser les FDLR et leurs alliés. Elles permettront aussi la restauration de l'autorité de l'Etat, conformément à notre mandat de protection des populations civiles et à nos règles d'engagement", a conclu M. Kobler.
Le porte-parole militaire de la Monusco, le lieutenant-colonel Félix-Prosper Basse, avait fait état lundi de l'imminence d'une offensive conjointe des FARDC et des Casques bleus de l'ONU contre les FDLR. Ce mouvement, qui compterait 1.500 à 2.000 combattants environ selon les estimations, est disséminée dans les provinces du Nord et Sud-Kivu (est). Le président congolais Joseph Kabila s'était montré mercredi dernier déterminé à s'attaquer "rapidement" aux FDLR, selon le ministre belge de la Coopération au développement, Jean-Pascal Labille, qui l'avait rencontré à Kinshasa en compagnie du commissaire européen au développement, Andris Piebalgs.
Mais le lancement d'une offensive des FARDC à la mi-janvier contre les rebelles ougandais de l'Alliance des Forces démocratiques-Armée de libération nationale de l'Ouganda (ADF-Nalu) a retardé le début de la traque conjointe de l'armée et de l'ONU contre les FDLR. Le gouvernement congolais a indiqué ces jours-ci que les forces loyalistes avaient atteint l'essentiel de leurs objectifs contre les rebelles ougandais. La radio onusienne Okapi a fait état lundi de la conquête dimanche soir de la localité de Makoyova 3, considérée comme le dernier bastion des rebelles ougandais des ADF-Nalu près de Beni, dans le nord de la province.
Les FDLR sont issues de Hutu rwandais réfugiés dans l'est congolais après le génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda et sont accusées de compter encore dans leurs rangs des génocidaires. Accusées d'atrocités à grande échelle contre des civils, le mouvement est d'abord une menace pour la population locale congolaise. Le président rwandais Paul Kagame, un Tutsi, continue néanmoins de le considérer comme un danger existentiel.
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