
Il serait néfaste d'arrêter le président soudanais Omar el-Béchir, poursuivi pour génocide, car il doit être associé au processus de paix dans son pays, a estimé mercredi la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, nouvellement élue à la tête de la Commission de l'Union africaine (UA).
"Il est important de faire la paix au Soudan, surtout au Darfour. Le président el-Béchir doit participer à ça", a déclaré Mme Dlamini-Zuma devant un aréopage d'anciens chefs d'Etat africains.
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"C'est plus important de faire la paix au Soudan que de se précipiter pour l'arrêter", a insisté la présidente de la Commission.
Le président soudanais est depuis 2009 sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), qui l'accuse de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis à l'encontre des habitants du Darfour, une région de l'ouest du Soudan.
Ce mandat d'arrêt a créé des tensions entre plusieurs pays africains et l'Occident, mais aussi entre pays africains. Le Malawi a ainsi renoncé en juin à accueillir un sommet de l'UA car il ne voulait pas recevoir sur son sol M. el-Béchir.
"Ca n'est peut-être pas facile, mais nous devons (...) toujours trouver des solutions à nos conflits. Si nous n'en trouvons pas, qui le fera?", a relevé Nkosazana Dlamini-Zuma, interrogée sur les chances de parvenir à la paix au Darfour.
Mme Dlamini-Zuma, ministre de l'Intérieur de son pays, a été élue le 15 juillet présidente de la Commission de l'UA au terme d'une âpre campagne face au sortant, le Gabonais Jean Ping.
L'Union africaine avait indiqué en 2009 qu'elle ne respecterait pas le mandat d'arrêt de la CPI et avait demandé sa suspension aux Nations unies.
L'ancienne épouse du président Zuma, longtemps chef de la diplomatie sud-africaine, a fait ses déclarations après des consultations pour préparer ses nouvelles fonctions à la tête de l'UA avec plusieurs anciens chefs d'Etat africains, comme Joaquim Chissano (Mozambique), Kenneth Kaunda (Zambie), Bakili Muluzi (Malawi) et John Kufuor (Ghana).
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