Pour Najem Sidi, du Comité action et réflexion pour l’avenir du Sahara occidental, Paris doit organiser une conférence internationale sur la paix dans ce territoire.
La politique désastreuse de Donald Trump laissera des traces aux Etats-Unis, au niveau de la planète et dans le monde arabe. Avant de laisser la place à son successeur, Joe Biden, le président Trump s’est adonné au nom de son pays, première puissance mondiale, à un troc totalement inédit dans les relations internationales en annonçant le 10 décembre 2020 la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Le roi du Maroc, Mohammed VI, échangerait ainsi l’acceptation américaine de l’occupation du Sahara occidental contre celle de la Palestine par Israël, toutes deux contraires au droit international.
En maître du monde, contournant allègrement les résolutions des Nations unies et ignorant la lutte du peuple sahraoui, qui s’est battu quarante-sept ans durant pour faire valoir son droit à l’autodétermination, Trump a cru pouvoir redessiner la carte du Maroc et ouvrir un consulat virtuel américain au Sahara occidental. Un territoire pourtant statutairement « non autonome », donc séparé et distinct de tout Etat, y compris celui du Maroc, que ce dernier occupe illégalement depuis 1975. Au regard du droit international, cette ancienne colonie espagnole demeure une question de décolonisation toujours justiciable de la résolution 1514 de l’ONU, qui avait énoncé en 1960 que « les territoires sous tutelle » avaient vocation à « l’indépendance ».
C’est ainsi que le conflit du Sahara occidental a récemment rebondi, notamment depuis le 13 novembre 2020 à El Guergarat : les forces armées royales (FAR) marocaines y ont lancé une opération militaire pour chasser des manifestants sahraouis pacifiques et non armés qui protestaient contre l’ouverture par le Maroc de ce poste frontalier considéré par eux comme une « brèche illégale ». De ce fait, l’armée marocaine a rompu le cessez-le-feu instauré depuis le 6 septembre 1991 conformément à la résolution 690 du Conseil de sécurité de l’ONU.
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