Les forces soutenant le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, ont lancé ce lundi 28 mars 2011 leur plus grande attaque depuis le début de la crise post-électorale. Le camp du président sortant Laurent Gbabgo parle d'une « offensive généralisée » sur toute la ligne de front qui coupe le pays depuis 2002. Trois fronts sont désormais ouverts ce que confirme l'état-major des forces républicaines pro-Ouattara.
Le cessez le feu sérieusement malmené ces dernières semaines a désormais volé en éclat. Lundi matin, les forces pro-Ouattara ont lancé une offensive dans trois directions.
D'après une source militaire, c'est au nord de Daloa que les combats ont été les plus durs. Il faut dire que cette ville du Centre-Ouest située à l'entrée de la boucle du cacao est hautement stratégique et que les troupes fidèles à Laurent Gbagbo ont grandement renforcé leurs positions ces dernières semaines.
Les affrontements ont également été très violents à Duékoué, à l'ouest du pays. Dans cette localité, les combats ont débuté le 28 mars avant l'aube et dans l'après midi, des tirs d'obus de mortier étaient encore entendus par une population civile totalement apeurée.
Le troisième point de contact entre forces républicaines et forces de défense et de sécurité a eu lieu au nord de Bondoukou, non loin de la frontière ghanéenne.
Alors faut-il voir dans cette triple offensive une tentative de déstabilisation des forces fidèles à Laurent Gbagbo ou bien le lancement d'une opération armée de grande envergure ? A cette question, un proche de Guillaume Soro répond que désormais l'objectif est la prise d'Abidjan. Une source militaire estime que la simultanéité des attaques laisse clairement penser qu'un mouvement d'ensemble a été lancé.
L'impasse diplomatique
La dernière tentative en date pour trouver une issue politique à la crise ivoiriennne est la nomination d'un Haut représentant de l'Union africaine en la personne de José Brito, nomination aussitôt récusée par Alassane Ouattara.
Le président reconnu par la communauté internationale refuse l'arrivée de l'ex-chef de la diplomatie du Cap-Vert au motif qu'il a n'a pas été consulté, que ce Haut représentant n'est pas un ancien chef d'Etat et surtout qu'il n'est pas impartial.
Pour Amadou Gon Coulibaly, le secrétaire général de la présidence Alassane Ouattara, à l’heure actuelle l’importance est d’appliquer le plan politique proposé par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui prévoit notamment le départ de Laurent Gbagbo.
Du côté du camp du président sortant, la réaction est évidemment à l'opposé. Ahoua Don Mello, le porte-parole du gouvernement de Laurent Gbagbo, estime que le camp adverse « cherche un arbitre partisan ».
Pour sa part, José Brito a affirmé ce lundi soir que « le président Ouattara a ses raisons, que je respecte ». Le diplomate cap-verdien a toutefois constaté la difficulté de poursuivre sa mission dans l’état actuel et estimé que l’Union africaine doit « décider quelle est la meilleure voie à suivre ».
3 Commentaires
Noy Djine
En Mars, 2011 (02:59 AM)Soump
En Mars, 2011 (03:01 AM)Hou-fouet
En Mars, 2011 (21:06 PM)Participer à la Discussion