
Le jugement de l’ancien président tchadien, Hissène Habré, arrêté et inculpé à Dakar pour crimes de guerre, de torture et contre l’humanité, peut servir de leçon aux dictateurs africains, a estimé mercredi Me Assane Dioma Ndiaye, coordonnateur du collectif des avocats des victimes de Habré.
« Le cas Habré peut servir de déclic contre les dictateurs africains. D'ailleurs c'est là l'un des objectifs de la justice pénale internationale. Le procès de Habré peut servir d'épée de Damoclès sur la tête des dirigeants africains», a dit Me Ndiaye, dans un entretien avec APA.
Selon l'avocat, au-delà de l'ancien homme fort de Ndjamena, «la dimension pédagogique» de son procès est le respect de la démocratie et des droits humains.
«Cela va montrer que plus aucun chef d'Etat ne peut diriger de la sorte, en massacrant des communautés entières et en portant atteinte aux libertés. Ce procès marquera la fin de l'impunité et l'ouverture des Africains à la bonne gouvernance démocratique. C'est pourquoi, nous devons faire corps autour de ce procès», a poursuivant l'avocat des victimes du régime de Habré.
Soulignant que c'est la première fois qu'une institution africaine comme l'Union africaine (UA) décide de la mise en place d'un tribunal ad hoc pour juger des Africains, Me Assane Dioma Ndiaye a indiqué que ce procès est exemplaire pour l'Afrique et le monde.
«Il permettra de savoir que l'Afrique a rattrapé la marche de l'histoire et est capable de juger ses propres fils. Ce qui permettra aussi de corriger la tendance subsidiaire de la Cours pénale internationale (CPI) dont on dit qu'elle ne juge que des Africains», a-t-il ajouté.
Arrêté le 30 juin à son domicile dakarois puis mis en garde-à-vue, Hissène Habré a été inculpé le 2 juillet par le juge d'instruction des Chambres africaines extraordinaires puis mis sous mandat de dépôt.
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