Comment les Africains ont-ils fêté le nouvel an et quels sont leur souhaits pour l’année 2012 ? Trois de nos correspondants en Côte d’Ivoire, au Sénégal et en République démocratique du Congo ont promené leur micro pour le savoir.
Côte d’Ivoire : les ivoiriens célèbrent le nouvel an dans la ferveur
Par Selay Marius Kouassi, Abidjan
Les Ivoiriens sont sortis nombreux dans les rues Abidjanaises pour célébrez le réveillon de la Saint-Sylvestre et dire "Adieu" à 2011 ; une année au cours de laquelle ils ont vécu une crise postélectorale inédite avec son corollaire de désolation et de malheur. Pour 2012, ils ont tous un vœu : "la paix !"
Le 31 Décembre 2011, le ciel Abidjanais illuminé par de géants feux d’artifice à l’origine d’explosions assourdissantes rappelait étrangement les combats opposant les soldats pro-Gbagbo d’alors aux groupes armées favorables à Alassane Ouattara, à la seule différence qu’il y a dans les rues, lors de cette "nuit folle", de très joyeux passants et des automobilistes qui klaxonnent à tue-tête.
Les patrouilles pédestres et motorisées des éléments des FRCI (Forces Républicaines de Côte d’Ivoire) armés jusqu’aux dents donnent à Abidjan une allure de ville en état de siège ou de belligérance. Pour les soldats des FRCI, cette nuit-là, il y a donc de quoi veiller au grain et redorer leur blason auprès de nombreux Ivoiriens qui les considèrent désormais comme une "gangrène sécuritaire" après les avoir accueilli des mois plus tôt comme, des "sauveurs de la nation".
Minuit sonne. C’est l’occasion traditionnelle de prononcer des vœux pour les douze mois à venir. Les Ivoiriens n’ont pas dérogé à cette tradition qui se perd dans la nuit des temps. Dans les églises, les temples et les mosquées, officiants et fidèles ont prononcé d’innombrables vœux, des vœux qui peuvent se résumer en un et un seul mot : "la paix ! "
Juste après les litanies, les homélies et les sermons, certains fidèles se sont dirigés vers les maquis ; ces grands bars à ciel ouvert où les DJ "crachent" des décibels de feu et où la bière coule à flot. Ils n’ont pu cacher leur côté festif, ils ont dansé aux sons des tubes du Zouglou, du Coupé-décalé, de Kuitata, et de Shamakwana, des genres musicaux ivoiriens très en vogue.
Sénégal : pour 2012, les Dakarois souhaitent la paix
Par Bineta Diagne, Dakar
Le passage à la nouvelle année suscite peu d’engouement dans les rues de Dakar. Pour beaucoup, ce jour de fête est un jour ouvré. Pour 2012, une année marquée par des élections, les Sénégalais souhaitent la paix.
Adama Ndao se faufile entre des voitures pour vendre des journaux. "Après avoir vendu tous mes journaux, je rentre chez moi, je dîne et je vais me coucher. Je ne fais rien de particulier le 31 décembre", dit ce jeune trentenaire.
A Grand Dakar, dans une ruelle ensablée, des jeunes s’amusent avec des pétards. Le tout, sous l’œil amusé de Wandifa Dramé, 31 ans. "Avant, j’allais à la place de l’Indépendance: j’allais allumer des pétards, parfois on écoutait des musiciens", raconte-t-il un brin nostalgique. Mais cette année, Wandifa veut "fêter la Saint Sylvestre chez lui, avec des amis".
Au Sénégal, environ 90% de la population est musulmane et en cette fin d’année, plusieurs croyants préfèrent écouter leur guide religieux. Comme Oumar, 29 ans un jeune mouride. Son programme ? "Aller au stade écouter Serigne Modou Mbara Mbacké, de 20h à 4h du matin. Lors de cette soirée, le guide parle de la vie en société, il raconte l’histoire de l’Islam, et il donne des Ndigël (consigne de vote - ndlr)", raconte Oumar.
En cette période agitée de précampagne électorale, Wandifa "souhaite avant tout la paix, car sans la paix, dit-il, personne n’est libre". Ce vœu revient dans la bouche de plusieurs autres Dakarois. "On est en train de prier, affirme M. Samb, pour voir si parmi nos leaders politiques, on pourra avoir une personne qui est capable de bien gérer notre pays".
RDC : les Congolais fêtent le nouvel an dans la sobriété
Par Alice Bafiala, Kinshasa
A Kinshasa, 2012 arrive alors que la vie se normalise petit à petit après les tensions post-électorales. Un décor sobre marque la période de fêtes : un sapin grandeur nature illuminé avec de guirlandes à la place de la Gare au centre-ville, des ampoules multicolores clignotent sur la façade de quelques immeubles ou encore de Pères Noel placés dans les vitrines de quelques magasins.
Pour le passage au Nouvel an, les Kinois ont eu le choix entre les nuits de prières organisées dans les églises et les concerts donnés en ville par des musiciens et chanteurs Congolais. Lazare, Jo et Tonton ont fait un petit tour dans la ville avant de se décider où aller. "Nous avons opté pour la veillée de prière pour remercier Dieu parce qu’il faut reconnaître que Dieu a fait grâce à la RDC. On n’aurait pas pensé que tout se passerait dans le calme après les élections. Beaucoup ont prédit le pire, mais voilà que le passage à 2012 s’est passé dans le calme", tient à préciser Tonton.
L’année qui commence doit être celle du social, réclame Adam Mbenga. "Le pouvoir public doit encore assouplir la situation des Congolais, nous avons besoin d’avoir moins de chômeurs, moins de pauvres. Mais par-dessus tout, nous avons besoin d’une paix durable", insiste-t-il.
6 Commentaires
Mef75
En Janvier, 2012 (12:34 PM)Bête Un Jour Bête Toujours
En Janvier, 2023 (20:26 PM)A contrario quand on est débile on le reste même quand tu n'es ni incarcéré ni sous-alimenté …
Reply_author
En Janvier, 2023 (23:09 PM)Boom
En Janvier, 2012 (13:08 PM)Vrai
En Janvier, 2012 (13:38 PM)La Vérité Qui Tue
En Janvier, 2012 (14:04 PM)Foufon
En Janvier, 2012 (15:02 PM)Yaly Cor Dior
En Janvier, 2012 (08:48 AM)Participer à la Discussion