Les leaders religieux constituent des handicaps majeurs dans la lutte contre les mutilations génitales féminines en Guinée, a déclaré, vendredi à Conakry, Jeanne Manguet, une spécialiste qui évolue dans des projets liés à la santé de la reproduction depuis quatorze ans en Guinée.
S'exprimant lors d'un séminaire de dix jours à l'intention d'une vingtaine de journalistes locaux sur la santé de la reproduction, Mme Manguet a notamment déploré ‘'le double langage'' des leaders religieux en Guinée.
‘'Les leaders religieux sont des véritables obstacles dans le combat contre les mutilations génitales en Guinée. Généralement, ils ont un double langage. Avec nous et devant nous, ils sont en faveur de l'abolition mais lors des sermons, ils sont hostiles. Or, ils sont beaucoup écoutés et influents dans la société'', a-t-elle affirmé.
Parlant des statistiques, la spécialiste a d'abord déploré la réticence des populations en Moyenne et Haute Guinée avant d'indiquer : ‘'La courbe évolue lentement en Guinée parce que le changement des comportements est très lent. On est autour de 96 pour cent. Une enquête est en cours de finalisation sur l'ensemble du territoire national. Si elle est publiée, on aura les vrais chiffres. Ce qui nous permettra de prendre des bonnes dispositions''.
Pour lutter efficacement contre les mutilations génitales, Jeanne Manguet préconise trois mesures : le renforcement de capacités des médias, la franche collaboration des leaders religieux et les sanctions.
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Et Alors
En Février, 2014 (11:41 AM)Participer à la Discussion