L'ancien président du Liberia Charles Taylor, condamné à 50 ans de prison en première instance pour crimes contre l'humanité, sera définitivement fixé sur son sort jeudi quand les juges rendront leur décision dans son procès en appel.
Les juges du Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) doivent décider de sa responsabilité dans la guerre civile (mars 1991 - début janvier 2002), l'une des plus atroces de l'histoire récente en Afrique, avec 120 000 morts et des milliers de civils mutilés.
Charles Taylor, 65 ans, avait été reconnu coupable en avril 2012 d'avoir aidé et encouragé une campagne de terreur visant à obtenir le contrôle de la Sierra Leone en soutenant, en échange de diamants, les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF). Il avait ensuite été condamné en mai à 50 ans de prison.
Le président de la chambre d'appel, George King, doit prononcer le jugement contre l'ancien président, élu au Liberia en juillet 1997, jeudi vers 11 h (5 h, heure de Montréal).
La guerre civile en Sierra Leone a été marquée par les atrocités de ses combattants, souvent drogués, contre la population civile et reste associée à des images insupportables d'enfants amputés.
Les rebelles se sont rendus tristement célèbres pour avoir commis des meurtres, des viols systématiques, des enlèvements, des amputations - auxquelles la plupart des victimes n'ont pas survécu faute de soins - et pour avoir kidnappé des milliers d'enfants obligés de combattre dans leurs rangs.
Les juges du TSSL, installé à Leidschendam dans la banlieue de La Haye, avaient néanmoins estimé que Charles Taylor n'avait pas exercé de contrôle direct sur les rebelles.
Samedi, des centaines de Libériens s'étaient réunis dans la capitale, Monrovia, pour demander la libération de M. Taylor, qui a toujours affirmé être innocent.
«Nous te demandons, Dieu, de ramener le président Taylor au Liberia, les personnes de ce pays ont besoin de lui», a notamment assuré le pasteur Bishop Isaac Winker, rappelant les mots qu'avaient prononcés Charles Taylor avant de quitter le pouvoir : «si Dieu le veut, je reviendrai!»
Les avocats de M. Taylor avaient interjeté appel du jugement en juillet 2012, assurant que les juges avaient fait des erreurs pendant toute la durée du procès, qui s'était ouvert à La Haye en juin 2007, après avoir été délocalisé de Freetown pour des raisons de sécurité.
L'accusation, qui avait requis 80 ans de prison, a également interjeté appel.
Pendant le procès, qui s'est terminé en mars 2011, de nombreux témoins ont été entendus, dont le mannequin Naomi Campbell, qui avait assuré avoir reçu des diamants bruts de la part de M. Taylor en 1997 après un bal de charité organisé par Nelson Mandela.
Si sa condamnation est confirmée, Charles Taylor, emprisonné à La Haye depuis 2006, devrait être transféré dans une prison à l'étranger, déterminée par les juges, afin de purger sa peine.
4 Commentaires
Senericain
En Septembre, 2013 (17:43 PM)Thiessois
En Septembre, 2013 (18:46 PM)Coul De Coul
En Septembre, 2013 (05:47 AM)Fafa
En Septembre, 2013 (09:15 AM)Participer à la Discussion