La France et le Royaume-Uni envoient des hélicoptères de combat pour tenter de débloquer la situation militaire en Libye.
Les Tigres français et les Apaches britanniques sont prêts. Des porte-hélicoptères français et britannique, le Tonnerre et le HMS Ocean, ont été dépêchés au large des côtes libyennes, a annoncé à Bruxelles le ministre français de la Défense Gérard Longuet, en marge d'une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles.
La France et le Royaume-Uni, confirmant leur rôle moteur depuis le début de l'intervention militaire internationale en Libye, ont décidé d'envoyer leurs hélicoptères de combat sur le terrain, alors que le conflit s'éternise. La situation semble particulièrement critique dans la ville de Misrata, aux mains des rebelles mais toujours pilonnée par les troupes du régime Kadhafi, avec un bilan humain difficile à établir. C'est ce statu quo, aux implications humanitaires désastreuses, que Paris et Londres souhaitent casser en jouant cette nouvelle carte.
Les hélicoptères en question, "équipés de vision nocturne et de système de guidage électronique", détaille le Guardian, doivent permettre aux forces de la coalition de "manoeuvrer et d'attaquer des cibles plus précises dans des zones relativement peuplées". Selon les termes employés par le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, il faut "adapter notre capacité d'attaque au sol en employant des moyens plus précis".
Dans le cas français, Le Figaro affirme qu'ils pourront s'appuyer sur les informations préliminaires obtenues par les forces spéciales déployées sur le terrain. "Équipées de visées laser, elles repèrent les cibles et guident les chasseurs de la coalition. Elles pourraient bientôt, confie une source proche du dossier, être renforcées et effectuer le même travail de repérage et de guidage pour les hélicoptères du Tonnerre".
Une violation de la résolution de l'ONU?
Des voix se sont élevées contre cette escalade dans les moyens qui, selon ces détracteurs, dépasserait le cadre fixé par la résolution 1973 votée mi-mars par le Conseil de Sécurité de l'ONU, après une intense bataille diplomatique. La ministre danoise des Affaires étrangères, Lene Espersen, dont le pays est engagé dans les opérations y voit "une claire violation" de ce texte et un facteur potentiel de "désaccords parmi les pays occidentaux" dont la coalition au sein de laquelle les fissures ont souvent affleuré.
Mais pour les deux capitales, cette évolution des moyens mis en oeuvre ne dépasse pas le cadre fixé par le cadre onusien. Les hélicoptères de combat viennent compléter les forces déjà engagées par les pays de la coalition placée sous le commandement de l'Otan, après une période de latence, et dont l'objectif reste d'assurer la protection des populations civiles face à l'armée de Mouammar Kadhafi.
"Se rapprocher du sol"... sans aller sur le sol!
"Cette décision revient à reconnaître que bombarder des cibles depuis 15 000 pieds d'altitude ne permet pas de protéger les civils qui restent sous le feu des roquettes et des tirs de mortiers" des pro-Kadhafi, poursuit le quotidien britannique qui voit ainsi "l'Otan se rapprocher du sol, alors que plusieurs pays engagés insistent pour ne pas envoyer de troupes au sol".
Les raids menés par les avions de chasse (déployés par la France, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne, la Belgique, le Danemark et la Norvège) ont pourtant été intensifiés, en réponse aux demandes répétées des rebelles. La nuit de lundi à mardi a même été, selon la presse étrangère à Tripoli, marquée par les bombardements les plus intenses depuis le début de l'implication internationale. L'Otan a mené "entre 12 et 18 raids contre une caserne de la garde populaire", des unités de volontaires qui épaulent l'armée, faisant trois morts et 150 blessés. Mais ces raids n'ont pas encore permis de faire définitivement basculer la situation libyenne.
"Utiliser les hélicoptères du BPC Tonnerre, c'est un moyen de se rapprocher du sol", commente une source proche du dossier interrogée par le Figaro. "Donc d'augmenter les chances d'obtenir rapidement une victoire", ajoute le quotidien français. Une victoire qui ne peut se limiter à l'aspect militaire mais devra comporter un volet politique, a rappelé le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, évoquant une "intensification de la pression militaire, économique et diplomatique sur le régime de Kadhafi" qui, pour le moment, résiste dans son bastion de Tripoli.
10 Commentaires
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En Mai, 2011 (12:08 PM)Cico
En Mai, 2011 (12:08 PM)Pape
En Mai, 2011 (12:14 PM)Mouhamed Architecte
En Mai, 2011 (12:15 PM)Ouze
En Mai, 2011 (12:44 PM)Undefined
En Mai, 2011 (12:58 PM)Messager
En Mai, 2011 (12:59 PM)Qui...
En Mai, 2011 (13:12 PM)Ouze
En Mai, 2011 (13:16 PM)Oumar
En Mai, 2011 (21:20 PM)Participer à la Discussion