L’ex-Premier ministre Boubou Cissé et plusieurs hauts cadres d’institutions maliennes sont poursuivis pour leur participation à un présumé complot contre l’Etat. Fin décembre, plusieurs personnalités dont le chroniqueur radio Ras Bath ont été arrêtées par la sécurité d’Etat, les services de renseignement maliens. Ils sont en détention depuis, la justice malienne ayant lancé une procédure à leur encontre. Les avocats de la défense demandent l’annulation pure et simple de la procédure. Ce mardi matin, la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako doit donner sa décision.
« Une entreprise de déstabilisation des institutions de la transition », « des actes de nature subversives » : ils sont sept accusés, dont cinq en détention depuis deux mois.
Le chroniqueur radio Ras Bath aurait, selon le réquisitoire du procureur de la République, tenu des propos visant « à ternir l’image des autorités de transition », notamment celle du président Bah N’Daw visés par des propos jugés insultants, à « radicaliser les positions » de syndicats alors en grève, et à « discréditer les forces de défense et de sécurité. »
Quant à l’ex-Premier ministre Boubou Cissé, qui se cache actuellement quelque part au Mali, il est accusé d’avoir tenu des réunions nocturnes pour organiser la chute du régime et financé des syndicats opposés à la transition ainsi que des sacrifices rituels, sacrifices qui auraient été réalisés avec l’aide de l’ancien secrétaire général de la présidence, Sékou Traoré, lui aussi visé par la procédure. Compte tenu de son statut de magistrat et de sa position de secrétaire général de la présidence avec rang de ministre, Sékou Traoré est resté libre.
Mais il y a une semaine, contre toute attente, l’avocat général de la chambre d’accusation, qui représente le ministère public et défend donc les intérêts de la société malienne, a repris à son compte les exigences de la défense et lui-même demandé « l’annulation de la procédure et la levée des mandats de dépôt », c’est-à-dire la libération, des personnes incarcérées.
« Nous sommes confiants, assure l’avocat de l’un des accusés, si l’avocat général lui-même reconnaît que le dossier est vide et que la sécurité d’Etat a commis des errements, il n’y a pas de raison pour que la chambre d’accusation ne suive pas. » Position partagée par un autre avocat de la défense qui ajoute que, selon le sens de la décision qui sera rendue ce matin, « on saura réellement s’il y a ou non une intrusion du politique » dans cette procédure judiciaire.
Les autres personnes concernées par cette procédure sont Vital Robert Diop, directeur général du PMU malien, Aguibou Tall, directeur général adjoint de l’agence d’Etat Agefau et demi-frère de Boubou Cissé, ainsi que Mahamadou Koné et Souleymane Kansaye, deux hauts cadres du Trésor public malien.
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