
Le gouvernement malien a officiellement demandé la semaine dernière le feu vert de l'ONU pour une intervention militaire internationale dans le but de reconquérir le nord du pays. Le vote d'une résolution au Conseil de sécurité devrait avoir lieu prochainement. En attendant, les pays ouest-africains réunis au sein de la Cédéao vont envoyer une mission dite de pré-déploiement, à Bamako. La préparation de la Micema, (nom de la future force à l'étude) devrait prendre plusieurs mois. Ses objectifs précis sont encore à définir mais on sait quels sont les pays qui sont prêts à s'engager.
A l'heure qu'il est, on parle de l'envoi de 3 000 hommes environ 3 300
au maximum. En majorité des militaires mais aussi des policiers. Parmi
les plus gros contributeurs annoncés, pour la Micema, Mission de la
Cédéao au Mali, figurent le Nigeria et le Togo. Le Togo qui pourrait
aussi fournir un hôpital.
Le Niger, pays très proche de la
zone d'opération, est prêt à intervenir également mais au départ de son
territoire, autrement dit peut-être sans passer par la case Bamako. Le
Niger dont les troupes seront comme celles des autres voisins de fait
mobilisées le long de sa frontière avec le Mali pour éviter toute
incursion de terroristes sur son territoire.
D'autres pays
de la Cédéao, Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest,
tels que le Sénégal participeront mais dans une moindre mesure avec
l'envoi d'hommes du génie ou de policiers. Le Cap-Vert lui n'enverrait
que quelques médecins. La Côte d'Ivoire a un statut à part, car elle
accueille elle-même une force internationale, l'Onuci, Opération des
Nations unies en Côte d'Ivoire, et ne peut donc fournir des hommes à un
pays tiers. Le Liberia, sous le même régime avec la Minul, Mission des
Nations unies au Liberia, avait dès les premières concertations décliné
toute participation.
Hors Cédéao, d'autres Etats comme
l'Afrique du Sud, mais surtout le Tchad ont fait part de leur
disponibilité. Ndjamena qui se sait très courtisé entend d'ailleurs bien
négocier son éventuelle participation, dit-on de source française.
La mobilisation des hommes n'est pas un problème, les promesses sont
largement à la hauteur de nos besoins, résume un représentant de la
Cédéao. Réorganiser l'armée malienne, et rétablir la chaîne de
commandement, s'annonce beaucoup plus difficile, confie notre
interlocuteur.
La solution à la crise dans le nord du Mali,
occupé par des islamistes, ne peut être que « politique », a estimé
dimanche lors d'une visite à Alger le général Carter Ham, haut
commandant des forces armées américaines en Afrique (Africom), tout en
évoquant l'éventualité d'un volet militaire à cette solution politique.
Mais pour lui, il faut avant tout rétablir un gouvernement légitime à
Bamako.
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