
Au lendemain de la chute de Kidal dans le nord-est du Mali, les rebelles touaregs sont entrés samedi dans la ville de Gao, qui abrite l'état-major de l'armée malienne pour toute la région septentrionale.Les rebelles tentaient en milieu de journée de s'emparer des deux camps militaires de la ville, où des combats avec l'armée se déroulaient, a déclaré un témoin à l'AFP. Plus tôt en journée, des tirs d'armes lourdes auraient éclaté alors que l'armée aurait eu recours à ses hélicoptères, selon un conseiller du gouverneur de Gao.
L'attaque sur Gao représente un autre coup dur pour la junte au pouvoir, désormais pris en tenaille par la rébellion du nord et les menaces d'embargo des pays voisins qui exigent un retour à l'ordre constitutionnel, après le coup d'État du 22 mars dernier.Deux jours après avoir lancé un ultimatum aux responsables du putsch, les 15 pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont annoncé samedi avoir mis en alerte une force armée de 2000 hommes.
« Notre souhait est d'éviter la guerre. Si la légitimité est rétablie et que ces mouvements armés s'aperçoivent qu'il y a une mobilisation régionale et internationale, ils quitteront Kidal tout de suite », a déclaré samedi le président en exercice de l'organisation, le chef de l'État ivoirien, Alassane Ouattara.En début de semaine, la CEDEAO a suspendu le Mali et annoncé l'envoi d'une délégation à Bamako, annulée in extremis jeudi en raison d'une manifestation proputschiste à l'aéroport.
Depuis la mi-janvier, le nord du Mali est le théâtre d'une vaste offensive des rebelles touaregs et de groupes islamistes, qui ont réussi à prendre le contrôle de plusieurs villes. Après la prise des localités d'Aguelhok, de Tessalit, de Tinzawaten et désormais de Kidal, la rébellion maîtrise à présent la quasi-totalité du nord-est malien. Seules les villes de Gao et de Tombouctou sont toujours sous le contrôle de l'armée.
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