Une deuxième grande manifestation, après celle du 5 juin, appelant le président Ibrahim Boubacar Keïta à quitter le pouvoir s'est déroulée vendredi à Bamako, capitale du Mali.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées, vendredi 19 juin, dans le centre de Bamako pour réclamer le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta, à l'appel d'une coalition hétéroclite formée ces dernières semaines contre le chef de l'État, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Il s'agit de la deuxième grande manifestation en deux semaines contre le président malien, surnommé "IBK", après celle qui avait déjà rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes le 5 juin dans la capitale malienne et qui a donné son nom à la contestation, "Mouvement du 5 juin - Rassemblement des Forces Patriotiques" (M5-RFP).
Après une prière dirigée par un imam sur la place de l'Indépendance, l'hymne national a retenti, puis le vacarme des vuvuzelas a pris le dessus, alors que les manifestants portaient des pancartes où l'on pouvait notamment lire "IBK dégage" ou "La dictature ne passera pas".
Aucun décompte du nombre de manifestants n'était disponible auprès de la police et des organisateurs, mais le rassemblement semble au moins aussi important que celui du 5 juin, selon les correspondants de l’AFP.
Un imam rigoriste et patriote à la tête de la contestation
Signe des tensions politiques croissantes au Mali ces dernières semaines, ce mouvement exprime l'exaspération nourrie par les milliers de victimes ces dernières années des attaques jihadistes et des violences intercommunautaires, par le ressenti de l'impuissance de l'État, le marasme économique, la crise des services publics et de l'école et la perception d'une corruption répandue.
À la tête du M5-RFP, qui rassemble des responsables religieux et des personnalités de la société civile comme du monde politique, se trouve un homme à l'influence croissante, Mahmoud Dicko, imam rigoriste et patriote, ancien allié du président IBK désormais bête noire du pouvoir.
Cette nouvelle démonstration de force intervient après une semaine de pourparlers tous azimuts qui n'ont pas permis d'apaiser les tensions.
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