Venu de la BCEAO, le chef du gouvernement malien Oumar Tatam Ly n'a encore jamais exercé de responsabilités nationales. Un homme neuf, surtout attendu dans le rôle de chef d'orchestre et sur le terrain économique.
Il y avait dans la déclaration d'Oumar Tatam Ly, le 6 septembre, comme une volonté de rassurer ceux qui pouvaient encore douter de sa capacité à diriger le gouvernement malien. "Je suis prêt à relever les défis et les missions qui m'ont été assignés par le président de la République", a-t-il lancé à la presse en prenant ses fonctions. Dans un pays fragilisé par dix-huit mois d'une crise politico-militaire dévastatrice, c'était sans doute nécessaire. Car s'il est le principal concepteur du programme économique d'Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le jeune Premier ministre (il aura 50 ans en novembre) n'a aucune expérience gouvernementale et n'avait jamais participé directement à la gestion des affaires du pays, hormis pendant deux ans comme conseiller économique du président Alpha Oumar Konaré.
Premier de la classe
Mais à Bamako, c'est justement ce qui semble plaire. "Sa nomination marque une rupture, nous avions besoin de cela au Mali. Il fallait envoyer un signal positif à la population, au monde des affaires et aux partenaires internationaux", juge le patron d'un groupe agroalimentaire local. Et sur le papier, "Thierno", comme l'appellent ses proches, a un profil convaincant. Bardé de diplômes acquis en France, il est agrégé d'histoire (à la Sorbonne) et issu de la prestigieuse École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec). Ses interlocuteurs s'accordent à le qualifier de brillant. Surtout, ce "premier de la classe" est réputé grand travailleur, rigoureux, orthodoxe... La liste des superlatifs est longue.
À la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) où il était, avant sa nomination, conseiller spécial du gouverneur Tiémoko Meyliet Koné, ses anciens collaborateurs lui reconnaissent aussi des talents de coordination et une bonne capacité à mener plusieurs actions de front. "Il était très discret dans les réunions des ministres des Finances, mais on a remarqué que le gouverneur s'appuyait beaucoup sur lui", se souvient un ex-ministre malien de la transition. D'après l'un de ses anciens collègues, "il est en quelque sorte le père de "l'agence titre", une structure régionale que s'apprête à lancer la Banque centrale et dont la mission principale est d'aider les États membres de l'UEMOA \[Union économique et monétaire ouest-africaine] à lever, individuellement ou collectivement, des fonds sur les marchés financiers et à mieux gérer leur dette souveraine". De source interne, ce Peul a aussi été aux avant-postes lors de négociations ardues entre la BCEAO et la Banque de France, qui garantit la convertibilité du franc CFA.
4 Commentaires
Jaabama
En Septembre, 2013 (20:50 PM)Age
En Septembre, 2013 (22:07 PM)Ndiaye Sy
En Octobre, 2013 (00:47 AM)Peuls,
En Octobre, 2013 (07:50 AM)PEULS.
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