Les participants à un colloque international ont estimé à l'issue de leurs travaux samedi soir à Assilah (nord du Maroc) que les pays africains peuvent venir à bout du terrorisme et des problèmes de territorialité en mutualisant leurs efforts en faveur de la promotion de la paix, de la démocratie et du développement.
A l'occasion du Moussem culturel international d'Assilah (15-28 juillet), Youssef Amrani, chargé de mission au cabinet royal marocain, a jugé que la stabilité et la sécurité en Afrique doivent rester au cœur des priorités afin de faire face à un certain nombre de crises et promouvoir la paix et la stabilité sur le continent.
L'objectif, selon lui, est de créer des plateformes pour la promotion de la paix et la prospérité partagée, tout en veillant à ce que les principes fondamentaux soient respectés, tels que le règlement pacifique des conflits et l'intégrité territoriale des Etats.
Lors des débats animés par l'ex-Premier ministre burkinabé Youssouf Ouédraogo, Isaac Osei, représentant l'ancien président ghanéen John Kufuor, co-président du Forum afro-arabo-latinoaméricain d'Assilah, a relevé l'importance de promouvoir la coopération africaine et d'œuvrer pour lever les barrières commerciales, tout en renforçant les infrastructures et les législations pour lutter contre le trafic d'êtres humains et consacrant la bonne gouvernance en vue de construire des économies saines.
Il a plaidé pour la conjugaison des efforts de tous les intervenants -gouvernements, secteurs privé et public et société civile- pour bâtir une Afrique porteuse d'espoir et d'énormes opportunités pour tout le monde, créatrice de richesses et d'emplois pour les jeunes, une Afrique avec un secteur agricole moderne ne dépendant pas uniquement du climat.
Pour le sénégalais Cheikh Tdiane Gadio, président de l'Institut panafricain de stratégies, il est urgent que les Etats africains mutualisent leurs forces. "Seuls, les pays africains ne peuvent faire face aux défis de la sécurité et du développement", a-t-il dit.
"Nous pouvons venir à bout du terrorisme et des problèmes de territorialité à condition d'être responsables en favorisant la formation d'un camp de paix, d'un camp de démocratie et d'un camp de développement", a souligné l'expert sénégalais Alioune Sall, directeur exécutif de l'Institut des futurs africains, résumant deux jours de débats autour de ce sujet sensible et d'actualité.
De l'avis des différents intervenants, une alliance entre acteurs étatiques et non étatiques s'avère nécessaire pour combattre le terrorisme, "une lutte qui passe aussi bien par les aspects sécuritaires que non sécuritaires", a-t-il noté.
Pour sa part, le secrétaire général de la Fondation du Forum d'Assilah, Mohamed Benaïssa, a pointé du doigt la passivité des grandes puissances qui n'ont considéré la menace terroriste au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans le reste du continent que lorsque celle-ci les visait directement. Un autre aspect important à étudier quand on parle du terrorisme est le financement, a-t-il ajouté, soulignant qu'"il n'y a pas de mouvances ou groupes terroristes qui puissent subsister sans argent".
De son côté, Virginie Amoko Kouvahe, ambassadrice-inspectrice des missions diplomatiques et consulaires togolaises, a insisté pour sa part sur l'impératif de "ne pas donner la chance à ceux qui veulent nous diviser et nous rebalkaniser de réussir dans leur entreprise". Elle a plaidé pour le renforcement des échanges interafricains qui ne dépassent guère 14%.
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