Une personne a été tuée, une autre gravement blessée et cinq enlevées vendredi au Niger dans l'attaque d'une délégation préfectorale par "des bandits armés" dans la zone désertique de Bilma, près de la Libye, a indiqué samedi le ministère nigérien de l'Intérieur.
"Le vendredi 21 juin, aux environs de 17H00 (16H00 GMT), le préfet de Bilma et sa délégation de retour d'une mission à Dirkou ont fait l'objet d'un guet-apens à 17 km au nord de la ville de Bilma par des bandits armés à bord de deux véhicules", a affirmé le ministère nigérien de l'Intérieur dans un communiqué.
Un membre de la délégation "est décédé", indique la même source, qui fait aussi état d'un "blessé grave" et ajoute que "cinq (personnes) ont été enlevées".
Le ministère n'a pas précisé l'identité des personnes enlevées.
D'après la presse et des sources locales, le préfet de Bilma, le commandant Amadou Torda, en fait partie.
Un véhicule a été également "emporté" par les assaillants, indique le ministère.
Samedi après-midi, l'attaque et l'enlèvement n'avaient pas encore été revendiqués.
Le ministère rapporte "une résistance" des soldats escortant le préfet et "une poursuite en vue de rattraper les assaillants" par les Forces de défense et de sécurité (FDS), en vain.
Les FDS ont toutefois pu "récupérer" un des deux véhicules des assaillants, ajoute-t-il.
Dirkou et Bilma (à plus de 1.300 km de Niamey) sont situées dans la région d'Agadez, vaste étendue désertique frontalière de la Libye et de l'Algérie. Généralement pas ciblée par les jihadistes, elle abrite toutefois des corridors pour le trafic de migrants, d'armes et de drogues notamment vers l'Europe.
En outre, des actes de banditisme persistent dans cette région depuis la fin des deux rébellions touaregs (1991-1995 et 2007-2009).
En février, huit militaires nigériens et un civil avaient été blessés lors d'une attaque menée par des bandits armés près de l'Algérie.
Le 4 mai, une attaque contre une position de l'armée à Sigudine (Bilma) a été revendiquée sur les réseaux sociaux par le Front patriotique de libération (FPL), un mouvement rebelle luttant pour la libération du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé et détenu par des militaires au pouvoir depuis d'un coup d'Etat en juillet 2023.
Le FPL a également revendiqué lundi la mise hors d'usage d'une partie d'un important oléoduc acheminant du pétrole brut vers le Bénin, une attaque confirmée par les autorités.
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