"J'étais présent sur les lieux. Les islamistes ont amené au centre d'Aguelhok le couple non marié", l'homme et la femme ont été "mis dans deux trous et les islamistes les ont lapidés jusqu'à ce que mort s'ensuive", a déclaré un élu dont les propos ont été confirmés par un autre. Tous deux ont souhaité garder l'anonymat.
Le premier élu a affirmé que "dès les premiers coups la femme s'est évanouie", alors que l'homme "a crié une fois" avant de se taire. La scène s'est déroulée devant une foule d'environ 200 personnes, selon lui. Le second élu a précisé "que l'homme et la femme ont deux enfants, dont le dernier a 6 mois" et qu'ils vivaient en dehors d'Aguelhok "dans la brousse". "Ils ont été ramenés en ville par les islamistes qui leur ont jeté des pierres jusqu'à la mort", a-t-il dit, ajoutant : "Des gens sont sortis pour voir ça, il y a eu des témoins."
PREMIER CAS DE LAPIDATION
Aguelhok, localité située dans le nord-est du Mali entre Kidal et Tessalit, non loin de la frontière algérienne, a été désertée par la grande majorité de ses quelque 3 000 habitants depuis qu'elle est contrôlée par le groupe armé islamiste Ansar Eddine ("défenseurs de l'islam"), allié d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), dont plusieurs membres se trouvent aussi dans la région. Cette région du nord du Mali est tombée aux mains de ces groupes armés à la faveur du coup d'Etat du 22 mars à Bamako.
C'est le premier cas de mort par lapidation rapporté dans le nord du Mali où des couples illégitimes, des buveurs d'alcool, des fumeurs ont été fouettés en public dans plusieurs villes, notamment à Tombouctou, également contrôlée par Ansar Eddine et AQMI.
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