Les Tunisiens ont voté dimanche avec un taux de participation de 53,73% pour désigner leur président. D'après les premiers sondages, un deuxième tour se dessinerait entre président Moncef Marzouki et le chef du parti Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi.
Les bureaux de vote de Tunisie ont fermé dimanche soir à l'issue de la première présidentielle depuis la révolution de 2011, un scrutin auquel participaient 27 candidats, dont le président sortant Moncef Marzouki, et Béji Caïd Essebsi, le chef de Nidaa Tounès, le parti vainqueur des législatives.
Aucun résultat officiel n'a encore été communiqué, alors que les bureaux de vote ont fermé à 18h00 (17h00 GMT). L'instance électorale (ISIE) a jusqu'au 26 novembre pour annoncer les résultats et la tenue d'un deuxième tour fin décembre, si aucun des candidats n'obtient de majorité absolue.
Mais déjà les premiers sondages réalisés à la sortie des urnes par l’institut Sigma placent le chef de Nidaa Tounès largement en tête avec 42,7% face à Moncef Marzouki (32,6%).
Peu après la fermeture des bureaux de vote, le directeur de campagne de Béji Caïd Essebsi, Mohsen Marzouk, a déclaré à la presse que le candidat de l'alliance anti-islamiqte Nidaa Tounes arrivait en tête avec au moins 10 points d'avance. "Essebsi est en tête selon les résultats préliminaires, avec un gros avantage sur le candidat suivant", a-t-il annoncé. "Il y a de grandes chances qu'il y ait un second tour", a ajouté Mohsen Marzouk.
L'équipe de campagne de Moncef Marzouki a assuré de son côté que le candidat islamiste serait présent au second tour, qui aurait lieu dans ce cas au mois de décembre, sans fournir de résultats chiffrés.
Les partis politiques ont des délégués dans les bureaux de vote, ce qui leur permet de superviser le dépouillement et de fournir des résultats officieux.
Un taux de participation mesuré mais peu de jeunes
Près de 5,3 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes un mois après la tenue des législatives dont le caractère démocratique a été salué par la communauté internationale. Du point de vue sécuritaire aucun incident majeur n'a été signalé, même si la campagne du président Moncef Marzouki a accusé des partisans du candidat favori, Béji Caïd Essebsi, d'avoir voulu l'attaquer.
D’après Chafik Sarsar, le président de l'instance électorale (ISIE), l'opération de vote s’est déroulée "dans des conditions normales". Quant au taux de participation, il a atteint 53,73% vers 16H30 (15H30 GMT), soit une heure et demi avant la fermeture des bureaux de vote.
"Dans les bureaux de vote on a vu très peu de jeunes", explique Marine Casalis, la correspondante de France 24 à Tunis. Les nombreux observateurs avaient déjà déploré le manque de participation de la jeunesse tunisienne lors des législatives du mois dernier. "Ils semblent faire la même constation aujourd’hui", raconte la correspondante de France 24. "Beaucoup de jeunes se disent déçus par le processus politique, ils n’ont plus vraiment confiance et ont l’impression que les hommes politiques n’ont pas vraiment pris les mesures pour régler leurs revendications", précise Marine Casalis.
En Tunisie, le taux de chômage tourne officiellement autour de 15%, mais il atteint environ 30% pour les diplômés, "voir 40 à 50% pour les régions de l’intérieur, délaissées depuis plus de 50 ans sous Habib Bourguiba que sous Ben Ali", explique la correspondante de France 24.
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